A partir de la semaine prochaine, l’agenda législatif relatif au projet de loi de finances commence. Selon les termes de la Constitution, le PLF 24 devra être déposé à la première Chambre du Parlement au plus tard le 20 octobre. Ce projet se trouve confronté à de multiples contradictions, plus qu’aucun autre PLF par le passé, observe le quotidien Al Akhbar dans l’édito de son édition du week-end des 14 et 15 octobre.
Des contraintes et des enjeux énormes dans une conjoncture naturelle et météorologique très particulière, mais aussi des contraintes de nature géostratégiques et des engagements sociaux et de développement qui doivent être concrétisés, coûte que coûte, à compter de l’année prochaine. Voilà, en gros, les caractéristiques de ce projet de budget si particulier.
La première priorité de ce PLF est, sans conteste, la mobilisation des fonds nécessaires pour la mise en œuvre de la première tranche du projet royal de réhabilitation et de reconstruction des zones dévastées par le séisme du 8 septembre. Un chantier qui va nécessiter un budget global de 120 milliards de dirhams sur cinq ans, précise l’éditorialiste.
Un budget qui n’est pas à la portée des finances de l’État, étant donné la conjoncture actuelle, mais la mise en œuvre de ce chantier ne saurait souffrir de retard. De même que l’amélioration des conditions sociales des citoyens et le maintien de leur pouvoir d’achat induisent le relèvement du budget de la compensation. Il en est de même pour le budget des charges communes pour faire face aux effets de l’inflation et, à Dieu ne plaise, à une nouvelle année agricole difficile.
C’est sans compter les besoins en financement que vont engendrer le déploiement du programme d’aides sociales et l’opérationnalisation du RSU. Bien sûr, il faut compter également les besoins de financement occasionnés par la réforme de la Santé et de l’Enseignement qui vont se traduire par une rallonge budgétaire supplémentaire de 10 milliards de dirhams au titre de l’année prochaine.
Ce n’est pas tout. Sur les listes des contraintes budgétaires auxquelles le gouvernement doit également faire face, celles inhérentes à l’organisation de la Coupe de monde de 2030. Dans cette perspective, le gouvernement doit budgétiser cet événement à compter de l’année 2024. Et ce, afin que les infrastructures nécessaires pour ce grand événement soient prêtes à la date convenue.
C’est pour dire, poursuit l’éditorialiste, que la préparation de l’organisation de cet événement commence aujourd’hui. Le PLF 24 doit en tenir compte. Bref, conclut l’éditorialiste, préparer un projet de loi de cette nature avec autant de contraintes et d’enjeux n’est pas chose facile pour un gouvernement aussi compétent soit-il. A moins de faire montre d’innovation, en ces moments de disette, pour que le Maroc soit à la hauteur des défis aussi bien au niveau interne qu’international.