Dans une lettre adressée à la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell et à la Présidente du parlement européen, Roberta Metsola, ces ONG ont exprimé leur étonnement et leur rejet de la participation au sommet UE-UA «d'un homme et d'une organisation responsables de graves violations des droits de l'Homme et de détournements de l'aide européenne».
«Pour nous, c’est incompréhensible et hautement condamnable», s’insurgent les 852 ONG, signataires de la lettre-pétition adressée à ces trois hauts responsables européens, tout en attirant leur attention sur la situation des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie.
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«Nous sommes inquiets car nos proches séquestrés dans les camps de Tindouf sont exposés à un risque énorme, enfermés dans des camps militarisés dépourvus de structures sanitaires et d'espaces leur permettant de jouir de leurs droits fondamentaux», soulignent les signataires.
Les signataires font aussi part de leur profonde inquiétude concernant le sort des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, précisant que ces populations vivent dans une situation de «violation constante» du droit international par le pays hôte, l’Algérie, qui fait fi des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés.
L'Algérie refuse de procéder au recensement et à l'enregistrement des réfugiés pour qu’ils bénéficient des droits fondamentaux inhérents à leur statut en vertu des articles 17 à 24 de la Convention onusienne, notamment le droit de choisir son propre domicile, de voyager et de travailler, poursuivent les signataires de la lettre-pétition.
Pire encore, les Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf font l'objet d'abus réguliers par les dirigeants du Polisario, s'indignent-ils, ajoutant que si ces séquestrés osent revendiquer leur droit à la liberté d'expression, ils font l’objet de torture et d’oppression, comme l'atteste le dernier rapport du Groupe de Travail sur la détention arbitraire (GTDA-ONU).
«De tels rapports ne sont malheureusement que la dernière reconnaissance officielle que les autorités algériennes et les milices du Polisario s’adonnent, dans les camps de Tindouf, à la détention arbitraire et à l’usage de la force», s’insurgent les 852 signataires représentant des ONG sahraouies, qui appellent les dirigeants de l’UE à veiller à ce que le pays-hôte, l'Algérie, assume sa responsabilité envers les réfugiés installés sur son territoire.
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Les signataires de la lettre-pétition se sont élevés, aussi, contre le détournement continu de l’aide de l’UE par l’Algérie et la milice du Polisario.
«Malgré maintes condamnations, l'aide de l'UE continue malheureusement d'être détournée pour financer ce groupe armé (Polisario) au lieu d'améliorer la vie de la population dans les camps», soulignent-ils.
Ces signataires représentant des ONG sahraouies rappellent enfin aussi dans cette lettre que l'Office européen de lutte antifraude de la Commission européenne avait dénoncé, en 2015 déjà, les détournements «frauduleux et systématiques» des aides humanitaires et des fonds européens.
Ces détournements, ajoutent-ils, sont facilités par le manque de données qu’aurait fourni un recensement du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Un recensement aurait aussi fourni des données sur les abus perpétrés par les autorités algériennes contre les réfugiés dans les camps de Tindouf, déplorent-ils.