Politiques publiques: l’anticipation fait parfois défaut

Des migrants essayant vainement de prendre d’assaut Sebta. (AFP). AFP or licensors

Revue de presseLe gouvernement devrait tirer les leçons des évènements de Fnideq pour mieux exploiter les informations à sa disposition afin d’être en mesure d’anticiper les crises futures. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 20/09/2024 à 21h51

L’information constitue un élément primordial dans la gestion des affaires publiques. Quand on sait ce qui va se passer, on s’y prépare mieux. Pour mettre en évidence cette réalité, Al Akhbar rappelle une anecdote connue et souvent donnée en exemple.

Ainsi, écrit le quotidien dans l’éditorial de son édition du week-end des 21 et 22 septembre, un jour qu’un professeur voulait enseigner à ses étudiants la différence entre une gestion de crise anticipée et une gestion de crise dans l’urgence, il a réparti ses étudiants en deux groupes.

A l’un des deux groupes, il a confié l’information suivante: au milieu du cours, un grand tapage se produira dans la cour. L’autre groupe n’a pas été informé. Au moment voulu, une personne a provoqué un tapage en lançant des ustensiles et des récipients en cuivre. Le groupe non informé s’est affolé et s’est précipité vers la sortie alors que les membres du groupe informé sont restés tranquillement assis.

«La leçon à tirer de cette histoire, c’est que quand nous avons des informations précises sur ce qui va se passer, nous nous préparons en conséquence. Ainsi, nous pouvons chercher des solutions et sortir de la crise sans être perturbé par le bruit extérieur».

Or, souligne l’éditorialiste, «dans la gestion des affaires publiques, l’anticipation nous fait justement défaut. Tout ce que nous faisons, c’est essayer de gérer la crise dans l’urgence». C’est ce qui s’est passé, note l’éditorialiste, le week-end dernier à Fnideq. «Nous avons vu, après cet incident, des scènes d’autoflagellation et certaines parties, notamment les droits-de-l’hommistes, ont tenté de surfer sur ce dossier sensible», relève-t-il.

Or, poursuit le quotidien, des études réalisées par des organismes institutionnels ont tiré la sonnette d’alarme. Une grande partie de la jeunesse du pays n’est ni à l’école, ni en formation professionnelle, ni en poste. «Que peut-on attendre de ces jeunes?», s’interroge l’éditorialiste.

Il est illusoire, poursuit-il, de croire que la question de l’émigration clandestine peut être résolue d’un coup de baguette magique. C’est un problème social complexe qui résulte de dysfonctionnements de longue date aussi bien dans l’enseignement que dans la société ou dans le manque d’emplois.

Que faire donc? «Si nous voulons vraiment résoudre les problèmes et les conséquences du chômage et créer des opportunités d’emploi, nous devons élaborer maintenant, et non demain, des stratégies réalisables à court, moyen et long terme. Nous ne devons pas nous contenter d’attendre que l’orage passe», souligne l’éditorialiste.

Le développement effréné dans le domaine technologique et les conflits autour d’intérêts économiques «nous imposent de réfléchir de manière anticipée et de bien planifier notre avenir, sans ignorer les statistiques pour catastrophiques qu’elles soient que nous fournissent nos institutions», conclut l’éditorialiste.

Par Amyne Asmlal
Le 20/09/2024 à 21h51