La guéguerre se poursuit entre le chef du gouvernement et le ministre de la Santé concernant les nominations aux postes de secrétaire général de ce département et de directeur des hôpitaux publics. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 16 novembre, que ces deux postes-clés sont très importants dans la gestion de la pandémie de Covid-19. Le chef du gouvernement a rejeté la proposition du ministre Khalid Aït Taleb de nommer Abdelilah Boutaleb au poste de secrétaire général du ministère de la Santé. Certains accusent Saâd-Eddine El Othmani de vouloir nommer à ce poste quelqu’un de très proche du PJD, mais des sources de ce parti ont catégoriquement nié cette allégation. La preuve, ajoutent-elles, dans toutes les nominations validées par le chef de l’Exécutif, notamment, tout dernièrement, celles relatives à l’Autorité de la régulation de l'électricité, on ne trouve aucun membre du parti. Par contre, poursuivent les mêmes sources, les deux présidents des deux Chambres du Parlement ont nommé, au sein de cet organe, six membres de leurs partis, l'USFP et le PAM.
Face au rejet de sa proposition par Saâd-Eddine El Othmani, le ministre Aït Taleb a riposté en nommant Boutaleb à la tête de la commission interne chargée de veiller à l’application des mesures préventives relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire dans les services administratifs relevant de son département. Sauf que la décision de cette nomination signée par le ministre désigne Abdelilah Boutaleb comme secrétaire général du ministère et non pas comme secrétaire général par intérim.
Le quotidien Assabah rapporte que les personnels du ministère de la Santé ont attendu le dernier Conseil du gouvernement pour connaître les noms du nouveau secrétaire général de la santé et du nouveau directeur des hôpitaux, en vain. Un énième report qui a mis la puce à l’oreille de la parlementaire Ibtissam Merras (USFP) qui a accusé le ministre de la Santé de «réquisitionner» le poste de la direction des hôpitaux et des soins ambulants pour son ami Boutaleb. Lors de la discussion du sous-budget du ministère de la Santé à la Chambre des représentants, la députée socialiste a indiqué que le ministre Ait Taleb jouait un jeu subtil.
Au cas où, dit-elle, son ami ne serait pas nommé secrétaire général du ministère, il occupera le poste de directeur des hôpitaux. De son côté, le député du PAM, Addi Bouarfa, a appelé à mettre fin aux divergences entre le chef du gouvernement et le ministre de la Santé sur ce sujet. Le parlementaire souligne que le secrétaire général par intérim, Abdelilah Boutaleb, est un homme expérimenté qui a occupé plusieurs postes au sein de ce ministère et qui dispose de toutes les compétences pour assumer ses fonctions.