Après avoir bouclé le marathon législatif, la charte de l’investissement ayant été élaborée en neuf mois et votée en trois mois, le chef du gouvernement s’attaque au principal écueil qui bloque l’investissement: l’Administration. Pour ce faire, Aziz Akhannouch actionne, en même temps, trois manettes: la déconcentration administrative, la simplification des procédures et la gouvernance des CRI, explique le magazine La Vie éco dans son édition actuellement en kiosque.
Selon le chef du gouvernement, il est inconcevable que chaque ministère dispose d’une délégation régionale ou locale. C’est à partir de là que tout doit commencer. Certains ministères doivent se constituer en pôle et créer une représentation régionale propre à chacun. Le chef du gouvernement a saisi, pour ce faire, tous les ministères et attend leur copie dans les semaines à venir. «L’Administration doit partir sur le terrain et toutes les décisions doivent être prises à l’échelle locale», a notamment affirmé Aziz Akhannouch, lundi dernier, devant les députés de la première Chambre.
En attendant, le chef du gouvernement s’attaque à un deuxième écueil. La simplification des procédures. Une loi a été adoptée en ce sens, mais elle n’est pas encore entièrement appliquée. Sur ce volet, l’Exécutif s’attaque à deux points essentiels. Il veut rendre concret le principe de «silence vaut accord». En d’autres termes, si passé un délai, que le gouvernement va bientôt préciser par décret, une demande d’autorisation déposée devant une administration n’est pas traitée, l’investisseur peut considérer ce silence comme une autorisation en soi.
Pour ce qui du deuxième niveau d’intervention, l’investisseur potentiel ne doit plus être appelé à produire un document devant une administration qu’il doit aller chercher chez une autre. C’est aux administrations de régler ces problèmes entre elles. Une fois ces obstacles levés, ce sera déjà un grand pas franchi dans la simplification des procédures liées à l’investissement.
Maintenant, pour le principal interlocuteur des investisseurs, le guichet unique que sont les CRI, le gouvernement intervient pour changer leur gouvernance. Les centres régionaux d’investissement relèveront désormais du chef du gouvernement et seront mis sous la tutelle directe, non plus du ministère de l’Intérieur, mais du ministère délégué chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques.
D’une manière globale, souligne l’hebdomadaire, l’Exécutif planche sur une nouvelle feuille de route pour l’amélioration du climat des affaires à l’horizon 2026, avec la coordination de l’ensemble des acteurs des secteurs public et privé. Cette feuille de route portera sur une nouvelle génération de réformes. Il s’agit de la simplification et de la digitalisation des démarches administratives, de l’amélioration de l’accès au foncier, aux zones industrielles et aux commandes publiques, du développement de nouveaux outils de financement et de la promotion de l’innovation et la culture entrepreneuriale.