La cohésion gouvernementale serait confrontée à une nouvelle épreuve concernant cette fois-ci le renouvellement du mandat de Rachid Talbi Alami à la tête de la Chambre des représentants. Selon plusieurs observateurs cette difficulté risque de ne pas se passer en douceur entre le RNI, qui dirige cette coalition et préside la première Chambre, et le PAM, nouvelle version, qui aspire à se repositionner sur cet échiquier, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 13 mars.
Des sources de l’intérieur de la Chambre des représentants indiquent qu’il ne s’agit pas d’une concurrence pour le poste du président, mais d’un conflit qui oppose le PAM à la personne du président de la première Chambre, Rachid Talbi. Ce que signifie que les demandes de la direction du parti du Tracteur concernent le remplacement de Rachid Talbi et non pas la couleur du RNI à tête de la première chambre. A moins, ajoutent les mêmes sources, que la direction tripartite du PAM ne cherche à placer l’un de ses membres en l’occurrence Salaheddine Abou El Ghali sur la grille du départ.
Le conflit qui oppose le PAM à Talbi Alami aurait commencé avant l’ouverture de la session législative d’automne sous la présidence du roi Mohammed VI. Le bureau de la Chambre des représentants avait alors décidé d’interdire à plusieurs parlementaires d’assister à cette séance parmi lesquels se trouvait le président du groupe parlementaire du PAM Ahmed Touizi. Le bureau de la première Chambre a justifié cette décision par les poursuites judiciaires dont font l’objet les parlementaires concernés par cette interdiction.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que cette décision a suscité la colère de l’ancien secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, qui avait fait part de ce différend au cabinet royal. Il a considéré que Talbi Alami a violé le principe constitutionnel de la présomption d’innocence en interdisant aux parlementaires l’accès à la séance d’ouverture du Parlement. Le différend s’est intensifié quand Talbi Alami avait refusé d’inscrire des amendements dans le règlement intérieur présenté par les députés PAMistes concernant l’interdiction des parlementaires poursuivis en justice d’assumer des responsabilités au sein de la chambre des représentants.
La nouvelle direction du PAM ne semble pas avoir tourné la page de ce conflit puisque la coordinatrice de la direction collégiale du secrétariat général, Fatima Ezzahra El Mansouri, aurait évoqué avec le chef de la coalition gouvernementale l’idée du changement à la tête de la première Chambre. Des sources indiquent qu’El Mansouri aurait appris que Talbi Alami avait critiqué publiquement ou en aparté le choix du PAM d’instaurer une direction tripartite en la qualifiant d’hérésie.