La réforme de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, initiée par le délégué général Mohamed Salah Tamek, s’étend aux fonctionnaires. Les gardiens de prison ne pourront pas adhérer aux syndicats ou participer à des activités syndicales ni à aucune autre manifestation de nature à altérer la discipline et nuire au déroulement normal de l'activité au sein des prisons. C'est, en gros, l'objet d'un avant-projet de décret que le secrétaire général de gouvernement vient d'adresser aux autres membres du gouvernement.
Selon le quotidien Al Massae qui rapporte cette information dans son édition du week-end des 2 et 3 avril, cet amendement du statut du personnel de l'Administration pénitentiaire est surtout dicté par le fait que les gardiens de prison pourront désormais porter des armes. L'avant-projet de décret en question, qui porte le numéro 2.16.88, accorde ainsi aux gardien de prison le droit de port d'armes et les oblige, par la même occasion, à un cadre disciplinaire plus strict et au respect de l'autorité et l’ordre hiérarchique.
Cette catégorie de personnel de l’administration pénitentiaire se retrouve, par conséquent, régie pour ainsi dire par un régime paramilitaire, selon le nouveau guide des obligations professionnelles et déontologiques mis en place par le délégué général de l'administration pénitentiaire.
Dans les faits, tout comportement, action ou attitude ou même divulgation d'informations de nature à porter atteinte à l'institution pénitentiaire, à son autorité et à sa réputation est strictement interdit et toute infraction sera sanctionnée. De plus, les fonctionnaires sont désormais tenus au secret professionnel.
Le texte de loi qui sera débattu dans les semaines à venir au Conseil de gouvernement, stipule, en outre, que les fonctionnaires de cette Administration demeurent sous protection de l'Etat contre toute menace, agression, humiliation, insulte et diffamation, selon les termes du Code pénal et autres textes spécifiques en vigueur. Ils bénéficient en même temps d'indemnités pour dommages corporels auxquels ils pourraient faire face lors de l'exercice de leurs fonctions, en sus des gratifications accordées, en pareilles circonstances, par les textes de loi en vigueur dans pareils cas.
Côté salaires, les rémunérations du personnel de cette administration bénéficieront d’une augmentation substantielle. Cette hausse de salaire sera versée sous forme d’indemnités. Ainsi, le texte prévoit une indemnité pour charges pouvant aller jusqu'à 7.650 DH pour certaines catégories de fonctionnaires et elle démarre de 864 DH pour le bas de la hiérarchie. La prime de risque est fixée à 1.370 DH pour l’ensemble du personnel. L’indemnité de qualification a également été revue à la hausse et varie entre 1.058 DH et 7.650 DH.