Les députés du Parti de la justice et du développement (PJD) ne ratent décidemment aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur les ministres, même de leur propre parti, surtout quand le débat porte sur les prix des hydrocarbures. La dernière séance des questions orales à la Chambre des représentants, qui a eu lieu lundi 16 avril, en est la parfaite illustration.
Dans son édition du mercredi 18 avril, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Lahcen Daoudi, ministre délégué en charge des Affaires générales, s’est retrouvé lors de cette séance face à une virulente attaque du groupe parlementaire du PJD lorsqu’il a été interpellé au sujet des prix qualifiés d’élevés des carburants.
En fait, comme l’explique la publication, c’était là une occasion pour les parlementaires du PJD de ramener ce sujet sur le terrain politique, après avoir échoué à le faire avec la mission parlementaire qui a enquêté sur les carburants ces derniers mois.
La même source explique que Lahcen Daoudi a tenté, tant bien que mal, d’expliquer la structure des prix appliqués dans le secteur et en faire un argumentaire justifiant le niveau actuel des prix à la pompe, mais cela n’a pas vraiment plu aux députés de son propre parti.
Pour ces derniers, et particulièrement Abdellatif Berrahou, membre du groupe parlementaire PJDiste, si les prix des carburants ont autant augmenté ces derniers mois, c’est principalement à cause d’une absence de régulation et de contrôle de la part du gouvernement. Il a souligné également qu’au lendemain de la libéralisation des prix de ces produits, le citoyen s’est retrouvé directement confronté aux distributeurs qui imposaient leurs lois, surtout en l’absence d’un Conseil de la concurrence efficace.
Al Massae, dans son édition du même jour, abonde dans le même sens, titrant que les parlementaires accusent le gouvernement mené par leur parti d’être responsable de la hausse des prix des carburants. La publication s’intéresse également à l’intervention de députés PAMistes qui, eux, n’ont pas hésité à accuser le gouvernement de faire de la publicité au profit de certains distributeurs au détriment d’autres. Les mêmes opposants se sont interrogés, en outre, sur les baisses qui interviennent de temps à autre et qui ne dépassent pas les 20 à 30 centimes.
En réponse à ces accusations, le ministre de tutelle a tout de même tenté de défendre le gouvernement, insistant sur le fait que si les prix sont élevés aujourd’hui, c’est à cause de crises diplomatiques à l’international et qui font bondir les cours du pétrole. Il a également défendu l’application Mahatati lancé récemment et que le citoyen peut utiliser pour choisir les stations-services qui offrent les meilleurs prix à la pompe.
Au-delà de savoir si ces réponses ont convaincu ou pas, les échanges virulents prouvent que le débat sur ce sujet est loin d’être clos.