Prévu par l'article 29 de la Constitution de 2011, le projet de loi organique relative à la grève avait été déposé en 2016 devant la commission compétente à la Chambre des représentants. Pourtant, à ce jour, il n’est toujours programmé. La dernière tentative du gouvernement de programmer le texte, le 16 septembre, a heurté la sensibilité des syndicats qui sont alors montés au créneau pour demander un report. Chose qui a été acceptée par le gouvernement, en vue d’ouvrir les consultations avec les différents partenaires sociaux avant de reprogrammer le projet, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 22 septembre. Et de souligner que la reprogrammation de ce projet au niveau de la commission des secteurs sociaux à la première Chambre du Parlement demande le feu vert du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré au Parlement le ministre du Travail et de l’insertion sociale, Mohamed Amekraz, suite au retrait du texte qui a provoqué la grogne des syndicats.
Mardi, le ministre de tutelle a entamé ses consultations avec les centrales syndicales en tenant une réunion avec l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), font savoir les sources du quotidien, qui soulignent que les précédents rounds du dialogue social autour de ce texte n’ont pas abouti à un consensus. Dans ce sillage, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloud Moukharik, estime que «le gouvernement s’est trompé dans le timing de la programmation de cet important projet, qui est un texte organisationnel complétant la Constitution». Et d’ajouter, dans une déclaration au quotidien, «qu’au lieu de se pencher sur la mise en œuvre des instructions contenues dans le discours royal à l’occasion de la fête du Trône sur la couverture sociale, le gouvernement a braqué ses projecteurs sur un projet de loi dont l’importance vient après la Constitution».
De même, Moukharik estime que «l’approche suivie par le gouvernement dans la programmation de ce texte est catastrophique, laissant entendre qu’il est urgent de faire passer cette loi». La centrale syndicale appelle par ailleurs le gouvernement à ouvrir le débat avec les partenaires sociaux, comme cela avait été fait lors des débats autour du code du travail sous l’ère du gouvernement de Driss Jettou.