Jamais aucun haut gradé de l’armée algérienne n’était allé si loin dans les déclarations hostiles à l’encontre du Maroc. Les propos commis par le Général de division, Saïd Chengriha, mi-mars 2016, à l’occasion de manoeuvres effectuées sous la supervision d’Ahmed Gaid Salah, qui vient de passer l’arme à gauche, dans le Secteur opérationnel Sud-Tindouf, -3è Région militaire dont Chengriha était le Commandant-, étaient à la limite du "casus belli", et avaient choqué par leur violence inouïe, d'autant que le Maroc avait été qualifié sans autre forme de procès d'«ennemi des Sahraouis et de l’Algérie»!
Lire aussi : L'armée algérienne joue de ses "muscles" à la frontière avec le Maroc
Chengriha, qui s'exprimait alors devant un parterre de Généraux, avait encore dérapé en qualifiant le Sahara marocain de "territoire injustement spolié par le tyrannique occupant marocain"!
Lire aussi : Vidéo. Algérie: le général Ahmed Gaïd Salah est mort
Cette escalade verbale inhabituelle devait anticiper la non moins inhabituelle crise qui éclatera à l'été de la même année 2016, quand le front polisario, galvanisé par les propos du commandant de Sud-Tindouf, pousse ses milices armées vers la zone démilitarisée de Guerguarat, en violation de l'accord militaire signé fin 1991, en vertu duquel les Forces armées royales, en signe de bonne foi et dans le souci de préserver le cessez-le-feu, s'étaient repliés à l'intérieur du dispositif de défense marocain, laissant ainsi les localités tampon, notamment Tifariti et Bir Lehlou, à la charge de l'ONU, parrain du dialogue politique engagé en 2007 pour trouver une issue politique au différend régional créé autour du Sahara marocain.
Par cette attaque ouvertement hostile au Maroc, particulièrement son intégrité territoriale, le Général Chengriha, nommé ce lundi chef d'état-major par intérim de l'armée algérienne, avait pratiquement outrepassé ses prérogatives de militaire pour empiéter dangereusement sur la platebande de la diplomatie algérienne, poussant le "culot" jusqu'à afficher ostensiblement le soutien militaire d'Alger au front polisario. "Cette rencontre est une véritable occasion d’échanger les expériences militaires ainsi que les points de vue concernant l’affaire du Sahara", avait-il en effet affirmé, à l'issue des manoeuvres effectuées à tirs réels, du 14 au 16 mars 2016, à quelques encablures de la frontière Est du Maroc. Ces manoeuvres "visent à réaliser les objectifs communs entre les deux armées algérienne et sahraouie", avait-il détonné, en précisant l'un desdits objectifs: "Restaurer la souveraineté du peuple saharoui frère sur ses terres injustement spoliées par le tyrannique occupant marocain".
Avec ce Général biberonné à la haine anti-marocaine, autant que le nouveau président de l'Algérie, Abdelmajid Tebboune, il est clair que les relations algéro-marocaines connaîtront des temps encore plus difficiles.