La ville de Rabat est en situation de «blocage» administratif. C’est une crise qui risque d’emporter le conseil de la ville, commente le quotidien Al Akhbar dans son numéro du week-end des 20 et 21 janvier.
La présidente du conseil de la ville, Asmaa Rhlalou, qui s’accapare toutes les attributions, confiée d’ordinaires à ses huit adjoints, se trouve actuellement à l’étranger, explique le quotidien. Qui plus est, la présidente du conseil a déjà perdu sa majorité après que les chefs des groupes parlementaires des trois partis de sa coalition, le RNI, le PAM et l’Istiqlal, se sont désolidarisés d’elle.
Ce désaccord a paralysé le conseil de la ville et les habitants de la capitale craignent que la situation ne s’éternise. D’autant que les voyages fréquents de la maire sont en contradiction avec son discours qui prône la rationalisation des dépenses et la bonne gouvernance.
Sur un autre registre, le quotidien rapporte que la présidente du conseil aurait piqué une colère après avoir été supposément marginalisée par tout le monde, y compris le président du parti duquel elle relève, lors de la célébration du Jour de l’An amazigh à Rabat.
Elle s’est immédiatement envolée vers Dakar, au Sénégal, où elle n’est restée qu’un jour avant de rentrer au Maroc. Une fois arrivée, elle s’est empressée de répartir à nouveau les délégations de pouvoirs entre ses adjoints. Là encore, souligne le quotidien, deux de ses proches adjoints ont hérité des secteurs les plus convoités, les affaires économiques et le secteur de la propreté.
La délégation des pouvoirs dans le domaine du patrimoine de la ville est revenue à son premier adjoint, alors qu’elle le lui avait retiré auparavant. Ce que le quotidien qualifie de confusion dans la gestion des affaires du conseil de la ville.
Selon le quotidien, la présidente a déjà été recadrée une fois après avoir relevé de ses fonctions le directeur général des services. Ce dernier lui a tenu tête, se servant des services d’un huissier de justice pour accéder à son bureau. Dans ce bras de fer, Asmaa Rhlalou a fini par plier, et le directeur des services a été rétabli dans ses fonctions après l’intervention du wali.
La présidente du Conseil a été contrainte de restituer toutes ses attributions au directeur qu’elle avait décidé, croit savoir le quotidien, de punir pour de supposées fuites d’informations faisant état d’irrégularités qui auraient entaché les examens de capacité professionnelle.
Les résultats de ces examens avaient, rappelle Al Akhbar, suscité une vague de protestations parmi les fonctionnaires de la commune. Ils ont notamment reproché à la maire des erreurs d’organisation de cette opération.