Rencontre «amicale» entre Benkirane et le président el-Sissi

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Le Chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a été reçu, ce dimanche à Charm el-Cheïkh, par le président égyptien Abdelfettah el- Sissi.

Le 29/03/2015 à 16h39

La rencontre, ce dimanche matin, entre Abdelilah Benkirane et le président égyptien Abdelfettah el-Sissi s’est déroulée dans un climat plutôt «amical», a fait valoir le Chef de gouvernement marocain, dissipant ainsi tous les malentendus sur une crispation présumée entre le nouveau régime égyptien et les islamistes marocains au pouvoir.

Cette rencontre, tenue en marge des travaux du 26ème Sommet arabe, reflète la détermination exprimée, de part et d’autre, à donner un nouveau souffle aux relations bilatérales. Les entretiens entre le Chef de l’Exécutif marocain et le Chef d’Etat égyptien ont porté sur deux niveaux de coopération : les derniers développements sécuritaires dans le monde arabe et les relations bilatérales.

S’agissant des développements sécuritaires, il y a lieu de signaler une «convergence de vues» entre les deux pays frères. Le Maroc et l’Egypte constituent, aux côtés des 5 pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), les piliers de la coalition arabe pour le rétablissement de la légitimité et de la sécurité au Yémen. Les chasseurs marocains et égyptiens mènent, depuis jeudi dernier, des raids conjoints contre les positions des rebelles chiites Houtis, ainsi que celles de l’ex-président yéménite Abdallah Saleh, dans le cadre de l’opération «Tempête de fermeté», placée sous le haut commandement de l’Arabie Saoudite.

Même son de cloche relevé au sujet d’autres développements, notamment l’enlisement du conflit en Syrie et la guerre fratricide en Libye. Sur ce dernier point, le Maroc a pesé de tout son poids pour rapprocher les points de vue entre les rivaux libyens, en leur apportant un soutien politique et logistique, lors des pourparlers de Skhirat.

Pourparlers qualifiés d'ailleurs de «très positifs» par le médiateur onusien Bernardino Léon et salués à l’unanimité par les quinze membres du Conseil de sécurité. Selon des bruits de couloirs, l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le Marocain Jamal Benomar, pourrait amener les belligérants yéménites au Maroc pour négocier une issue politique à la crise intestine qui frappe de plein fouet ce pays.

En ce qui concerne les relations entre Rabat et Le Caire, les deux capitales ont réussi à tourner la page de la passe d’armes médiatique survenue l’été dernier, suite à la visite, en août dernier à Tindouf, d’une délégation de journalistes égyptiens, avec le finacement d’Alger. La dernière visite à Rabat du ministre égyptien, Sameh Choukri, avait permis de remettre à plat ce différend en réaffirmant l’attachement de l’Egypte à l’intégrité territoriale du royaume du Maroc. "Une cause sacrée pour l'Egypte", avait souligné le chef de la diplomatie égyptienne. Une clarification qui a renvoyé dos à dos Alger et le front Polisario, habitués à pêcher dans les eaux troubles en quête de "gloires" imaginaires. 

Par Ziad Alami
Le 29/03/2015 à 16h39