Sahara: après la résolution de l’ONU, le Maroc passe à l’étape de l’action et de la concrétisation

Le diplomate Italo-suédois Staffan de Mistura.

Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura. . DR

Revue de presseÀ la suite de la décision du Conseil de sécurité reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme unique voie de règlement du différend au Sahara, Rabat ouvre une nouvelle étape axée sur l’action et la concrétisation. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/11/2025 à 18h56

À la suite de la résolution historique du Conseil de sécurité des Nations unies reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la seule voie pour régler le différend autour du Sahara, une nouvelle phase s’est ouverte, celle de la mise en œuvre concrète de cette décision et de la sortie définitive de l’immobilisme qui a marqué ce dossier durant des décennies.

Dès le soir de l’adoption de la résolution, le roi Mohammed VI a pris la parole pour annoncer le passage d’une étape de «gestion» à une phase de «changement», rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du weekend du 8 et 9 novembre. Le souverain a indiqué que le Maroc procéderait à une actualisation détaillée de son initiative d’autonomie, qu’il présenterait aux Nations unies afin qu’elle constitue la base exclusive des futures négociations, en tant que solution réaliste et applicable.

Dans le prolongement de cette dynamique, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a exprimé son attente de recevoir la version actualisée du plan marocain, qu’il considère comme le socle des discussions à venir sur l’avenir du territoire. Lors d’une conférence de presse en visioconférence, De Mistura a qualifié la récente résolution du Conseil de sécurité de «pas significatif», traduisant un nouvel élan international et une volonté claire de mettre fin à un conflit vieux d’un demi-siècle. Il a invité toutes les parties à s’inscrire dans le cadre du plan d’autonomie proposé par le Maroc, rappelle Al Ahdath Al Maghribia.

Tout en maintenant un ton diplomatique, De Mistura a veillé à rester fidèle à l’esprit et à la lettre de la résolution 2797, soulignant qu’elle reflète un engagement international renouvelé et une sincère volonté de trouver une issue politique. Il a également salué le rôle moteur de l’administration américaine, en particulier celui du conseiller du président Massad Boulos et de l’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Michael Waltz, ainsi que le soutien explicite de la France et du Royaume-Uni.

L’envoyé de l’ONU a aussi mentionné la participation constructive d’autres membres du Conseil, y compris ceux qui se sont abstenus, comme la Russie et la Chine. Moscou, sans recourir au veto comme l’espérait Alger, a affirmé son appui aux efforts internationaux visant à parvenir à une solution politique fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité et conforme aux principes de la Charte des Nations unies, écrit Al Ahdath Al Maghribia. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Vershinin, a d’ailleurs eu un entretien téléphonique avec De Mistura pour discuter des moyens d’avancer dans le processus de règlement, lit-on.

Ces prises de position témoignent de la volonté internationale d’ouvrir la page de l’après-résolution onusienne. En revanche, le régime algérien et le mouvement séparatiste du Polisario apparaissent déstabilisés, multipliant les déclarations contradictoires. Tantôt ils revendiquent une victoire diplomatique, tantôt ils rejettent le contenu même de la décision. Alger a tenté de présenter la situation comme un «succès diplomatique tranquille», en reprenant la rhétorique éculée de la «décolonisation», cherchant à masquer l’échec de sa stratégie.

Du côté du Polisario, les divisions internes se sont accentuées. Le courant dit du «Front du martyr», opposé à la direction actuelle, a accusé cette dernière de «vendre des illusions» à la population des camps de Tindouf, tout en sachant que la création d’un nouvel État dans la région est irréalisable, relève Al Ahdath Al Maghribia. Selon ce mouvement dissident, la direction du Polisario s’accroche à un discours dépassé, fondé sur des slogans vides au sujet de l’autodétermination, alors que la communauté internationale reconnaît la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.

Dans une déclaration sévère, ce courant a estimé que l’Histoire jugerait favorablement ceux qui choisissent la voie du réalisme et condamnerait ceux qui persistent dans l’aveuglement idéologique. Il a appelé la direction du Polisario à faire preuve de courage et à engager des négociations directes avec le Maroc autour du plan d’autonomie, sous l’égide des Nations unies, dans l’intérêt et la dignité des Sahraouis, lit-on encore.

Entre l’adhésion internationale à la résolution onusienne et le déni des autorités algériennes et du mouvement séparatiste, la réalité s’impose: celle que le Maroc défend depuis des années. Dans son discours, le roi Mohammed VI a réaffirmé la volonté sincère du Royaume de mettre fin aux souffrances des populations retenues dans les camps de Tindouf, manipulées par un régime en perte de légitimité. Le souverain a insisté sur une approche pacifique et inclusive, soulignant que le Maroc ne considère pas ces évolutions comme une victoire à exploiter, mais comme une opportunité pour construire un avenir commun.

Dans un appel empreint d’humilité, le Roi s’est adressé aux «frères de Tindouf» en les invitant à saisir cette «occasion historique» pour se réunir avec leurs familles et participer au développement de leur région dans le cadre d’un Maroc uni, rappelle Al Ahdath Al Maghribia. Il a également tendu la main au président algérien Abdelmadjid Tebboune, l’appelant à un dialogue sincère et fraternel afin de dépasser les différends et d’édifier des relations nouvelles fondées sur la confiance, la fraternité et le bon voisinage.

Par La Rédaction
Le 07/11/2025 à 18h56