Un premier pas dans le sens de l’apaisement avec les autorités marocaines vient d’être franchi par le secrétaire général de l’ONU. Dans un document, distribué ce lundi à la presse accréditée auprès de l’ONU, lors du point de presse quotidien tenu par son porte-parole, Stéphane Dujarric, Ban Ki-moon affirme regretter le malentendu autour du terme «occupation» qu'il a lui-même utilisé, lors de son voyage le 5 mars courant à Tindouf, pour qualifier la présence du Maroc dans son Sahara.
«Nous regrettons le malentendu et les conséquences induites par cette expression personnelle», est-il relevé dans ce document (éléments à la presse) distribué ce lundi après-midi et dont Le360 détient copie.
«Il est utile de comprendre les circonstances dans lesquelles le secrétaire général de l’ONU a utilisé le terme "occupation". Il l’a utilisé une seule fois en réponse à la question d’un journaliste», lit-t-on encore dans le document, précisant que le SG de l’ONU «a été ému et attristé face aux conditions difficiles dans lesquelles vivent des hommes, des femmes et des enfants, depuis quarante ans». «L’utilisation de ce terme n’était ni préméditée, ni délibérée. Il s'agit d’une réaction personnelle spontanée», précise le document onusien.
Et d’ajouter: «La position des Nations Unies n’a pas changé. Le secrétaire général de l’ONU n’a à aucun moment de son voyage en Afrique du Nord laissé entendre ou signalé un changement dans l’approche onusienne du conflit autour du Sahara occidental».
«Le secrétaire général de l’ONU n’a pris aucun parti dans le conflit du Sahara occidental», se défend Ban Ki-moon, niant que son Envoyé personnel pour le Sahara, Chrsitopher Ross, ait tenté de lui «imposer son point de vue ou sa position en faveur d’une partie au détriment de l’autre».
«En tant que facilitateurs des négociations entre les parties au conflit, nous nous en tenons aux principes des Nations Unies et aux résolutions du Conseil de sécurité», indique le SG de l’ONU. «Nous cherchons à encourager les parties à négocier sans conditions préalables et de bonne foi afin de trouver une solution politique acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a-t-il encore affirmé.
Ces nouveaux éléments de langage distribués à la presse vont dans le sens de l'apaisement et contiennent une reconnaissance à moitié de la faute du premier responsable onusien qui s'est départi de sa neutralité et de son impartialité. Il reste à savoir si cette volonté d'apaisement va se lire également dans le rapport sur le Sahara que présentera Ban Ki-moon le 28 avril aux membres du Conseil de sécurité.