Une rude bataille s’annonce au sein du Conseil de sécurité, qui sera présidé par la république de Bolivie durant ce mois d’octobre. Outre la présidence bolivienne, l’un des soutiens historiques du Polisario, -ce pays d’Amérique du sud ayant reconnu la «Rasd» en 1986-, l’Afrique du Sud, l’autre farouche ennemi de l’intégrité territoriale du Maroc, intègrera dès janvier prochain le Conseil de sécurité.
Certes, la Bolivie est membre non-permanent du Conseil de sécurité. Elle n'a, à ce titre, ni le calibre ni l'influence des membres permanents de cette instance décisive de l’ONU, tels les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Cela n’enlève pourtant rien à sa capacité de nuisance envers le Maroc, particulièrement sur le dossier de son intégrité territoriale.
En collusion avec un régime algérien résolument hostile au Maroc, la Bolivie ne manquera pas de servir de caisse de résonance à la thèse séparatiste du Polisario, d’autant plus que, sous sa présidence, trois réunions cruciales seront consacrées au Sahara. La présidence bolivienne a d’ailleurs été on ne peut prolixe en annonçant que les Quinze membres du CS entameront, dès début octobre, des réunions houleuses sur le dossier saharien.
La première réunion, prévue le 9 octobre, sera consacrée à la présentation par le chef de la Minurso, le canadien Colin Stewart, d’un rapport «technique» sur la situation prévalant au Sahara, ainsi qu’à l’autre bout de la frontière Est du dispositif de défense marocain, où le Polisario poursuit ses violations au vu et au su des Casques bleus.
Le deuxième rendez-vous annoncé, le 11 octobre, sera dédié à l’examen du rapport «politique» du SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui sert généralement de base de référence à la résolution, dont le porte-plume est les Etats-Unis, avant qu’elle ne soit soumise au vote le 29 octobre prochain.
Si la reconduction du mandat de la Minurso, même réduite à six mois, est acquise à l’avance, il n’en reste pas moins que les lignes ne sont pas près de bouger. La reprise des pourparlers de paix est toujours bloquée par la partie adverse, notamment l’Algérie, véritable partie au conflit, en raison de son soutien multiforme au front séparatiste du Polisario, qu’elle abrite sur son sol et qu'elle continue d’armer.
Ce n'est ainsi pas un hasard si le Maroc a conditionné la reprise des négociations à l'association de l'Algérie, véritable marionnettiste du front Polisario. Une revendication qui n'est d'ailleurs pas tombée dans l'oreille d'un sourd.
Fait inédit, l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Köhler, a adressé vendredi dernier des invitations au Maroc et à l'Algérie, pour discuter, en décembre prochain à Genève, du dossier du Sahara. Les parties, qui ont jusqu'au 20 octobre pour répondre à l'invitation de l'ONU, sont conviées pour les 5 et 6 décembre prochain en Suisse.