En politique, tous les coups sont parfois permis, à condition qu’ils permettent de faire tomber son adversaire. Et qu’importe que ce dernier n’est autre que… votre propre mère.
C’est en tout cas la doctrine qu’a adoptée El Ghazi Jettiou, ancien parlementaire et ancien président de commune dans la province de Taza.
C’était lors des élections de septembre 2021, lorsqu’il a soutenu la candidature de son épouse qui avait pour adversaire sa belle-mère.
N’étant pas éligible lui-même à se présenter, en raison d’un antécédent judiciaire, il a donc préféré que son épouse le remplace.
Dans son édition du lundi 14 août, Al Akhbar revient sur le principal protagoniste de cette histoire, qui a fait les choux gras des réseaux sociaux pendant plusieurs mois.
Ce dernier se retrouve une nouvelle fois confronté à la justice, avec cette fois-ci de graves accusations: «détournement» et «dilapidation» de fonds publics.
D’après le quotidien, la chambre criminelle près le tribunal de Fès vient de fixer au 19 septembre la date du début du procès de l’ancien parlementaire.
La même source explique que cette nouvelle affaire qui met au-devant de la scène l’ex-député a débuté lorsque la Brigade judiciaire de la gendarmerie royale a mené une enquête sur une plainte déposée contre lui par un autre député, décédé depuis.
Il y évoquait des cas de dilapidation de fonds publics lorsque l’ancien parlementaire présidait une des communes de la province de Taza.
Les faits ainsi dénoncés remonteraient, selon la plainte, à la période entre 2012 et 2017.
Al Akhbar cite même un exemple édifiant de cas présumés de dilapidation: une facture d’un téléphone portable qui s’élève à plus de 225.000 dirhams!
Bien entendu, le plaignant fait remarquer que ce genre de faits est en totale contradiction avec les règles de bonne gouvernance, et surtout avec les consignes d’efficacité dans la gestion des fonds dont disposent les communes.
Plusieurs autres exemples sont cités, comme le montant des factures du carburant ou le recours à la location d’équipements coûteux.
Au total, ce sont plus de 5 millions de dirhams de dépenses qui sont remis en cause, alors que cette même commune a souffert d’un grave déficit financier sur la période allant de 2012 à 2017.
Comme le rappelle Al Akhbar, la Cour des comptes avait déjà émis un rapport pointant du doigt certains dysfonctionnements enregistrés dans la gestion de cette commune au cours de la même période.
Et là encore, des cas d’achats de téléphones mobiles de grandes marques à des prix exorbitants alors que la commune est considérée comme l’une des plus pauvres de la région. Tout cela, sans parler des factures de consommation qui y sont relatives…