Après avoir démantelé pas moins de 270 cellules terroristes depuis 2002, les services de sécurité marocains estiment qu’aujourd’hui que la plus grande menace vient des «loups solitaires». C’est ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 22 mai. Aussi, affirme le journal, les services de renseignement marocains ont-ils appelé au renforcement des échanges d’informations entre différents services sécuritaires pour faire face à la menace terroriste que représentent ces «acteurs solitaires». Ces derniers, rappelle Abdelhak Khiame directeur du BCIJ, cité par le journal, viennent de réorganiser leurs rangs, notamment au Sahel et dans les pays d’Afrique du Nord.
C’est en ce sens, affirme le journal, que les services de renseignement marocains ont alerté leurs homologues européens sur le danger de ces «loups solitaires» qui cherchent à perpétrer des attentats en Europe, en réaction au recul de l’influence de Daech en Irak et en Syrie. Abdelhak Khiame, dans une déclaration faite à une agence de presse espagnole, a affirmé que le Maroc a compris que pour parer à la menace que constituent les «loups solitaires», il est nécessaire de mettre en place une politique préventive en coordination avec les pays voisins.
Khiame a précisé, en ce sens, rapporte le journal, que la coopération maroco-espagnole en matière de lutte antiterroriste a permis de réaliser sept opérations communes, pendant les quatre dernières années. Ces opérations ont abouti au démantèlement de plusieurs cellules terroristes et à l’arrestation de nombreux jihadistes.
Par ailleurs, selon un expert des affaires sécuritaires et militaires, «le Maroc est également menacé, mais il n’est pas producteur de terrorisme». Il a par ailleurs noté que les deux présides occupés, Sebta et Melilla, constituent une source de danger pour le Maroc, en raison de l’important taux d’enrôlement de jihadistes dans les deux villes. Or ces jihadistes pourraient facilement s’infiltrer au Maroc.
Pour Abdelhak Khiame, les menaces qui guettent aussi bien le Maroc que l’Europe sont de deux types. D’abord il y a le risque que représente une éventuelle fusion, dans le futur, des organisations terroristes actuellement en conflit comme Al Qaïda et Daech. Ensuite, l’arrivée des «loups solitaires» en Europe à partir de la zone du Sahel. Ces éléments, précise Khiame, se déplacent sans avoir besoin d’une grande logistique.