Les manifestations reprennent dans les camps de Tindouf contre la direction du polisario. Sauf qu'elles revêtent cette fois-ci un caractère particulier, puisqu’elles interviennent dans le contexte d’un pays «hôte» (l’Algérie) secoué à son tour par un mouvement protestataire inédit depuis des années.
Selon nos sources, et pour éviter les tergiversations de la direction séparatiste, les «parlementaires» qui ont lancé cet appel à manifester devant le siège de la «présidence de la république» à Rabouni ont commencé par mettre au courant le «ministère de l’Intérieur» et le secrétariat du front.
Lors du sit-in du 6 mars, les élus en question ont promis de dévoiler aux populations ce qui se passe dans les coulisses de leur institution qui a fini par se transformer en une caisse de résonance de la direction. Et pire encore.
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Nos sources expliquent que la direction du front est sur le-qui-vive et qu’elle ne sait à quel saint se vouer, l’Algérie, son principal soutien et sponsor, étant traversée par de grandes manifestations depuis des semaines.
«Pour la première fois depuis les événements de 1988, la direction du Polisario a vraiment peur», affirment nos sources.
Cette direction se trouve aussi dans un grand embarras quant à un éventuel usage de la force contre les manifestants et surtout après les protestations, ces dernières semaines, de la tribu «Souaad» qui voulait que soit élucidé le sort d’Ahmed Khalil (ancien chef de la sécurité des camps, enlevé à Alger en 1999).
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De toutes les manières, la situation devient des plus intenables dans les camps avec les rangs de mécontents qui grossissent jour après jour.
Aux dernières nouvelles, les commerçants manifestent leur ras-le-bol face aux restrictions imposées par les douanes algériennes et la situation n’est pas meilleure chez ceux qui importent des voitures d’Europe et qui sont responsables de la subsistance de plusieurs familles.
Le Sahara? Question secondaire pour Alger
Sur le plan politique, c’est le flou aussi qui règne dans les camps. Et même au sein d’une direction qui n’a pas pris de position tranchée quant aux derniers développements faute de directives claires en provenance d’Alger, le régime de Bouteflika étant totalement absorbé par les manifestations anti-mandat 5.
Du coup, et c’est ce que pensent de larges franges des populations, la question du Sahara semble devenue secondaire, voire marginale pour Alger.
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Pour preuve, expliquent nos sources à Tindouf, la délégation sahraouie partie se réunir, récemment, avec Horst Kôhler en Allemagne, n’a pas rencontré de hauts dignitaires algériens avant de s’envoler vers Berlin.
Elle a rencontré quelques fonctionnaires algériens d’un rang inférieur et, en Allemagne, elle a eu une entrevue d’à peine une heure avec l’ambassadeur de Bouteflika au pays de Merkel.
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Sauve qui peut et chacun pour soi, tel semble être le message d’Alger à Brahim Ghali et à sa bande.
Mais la conviction actuelle chez les populations de Tindouf est que Ghali et Bouteflika mènent le même combat. Celui de la survie, pour eux et pour ceux qui les ont servis en se servant.