Le ministre tunisien de la Défense largue une bombe tonitruante. «Le terrorisme, qui représente l’un des plus grands défis de mon pays, n’est pas endogène, mais il provient des frontières avec la Libye et l’Algérie», a lâché Farhat Horchani, dans un entretien au quotidien arabophone basé à Londres, "Asharq Al-Awsat", repris par le site d’information algérien «Algérie1», dans son édition de dimanche 11 octobre.
Une déclaration qui rappelle curieusement une autre, annoncée le 20 juillet par l’ex-président de la République française, Nicolas Sarkozy, alors en visite de solidarité avec la Tunisie, au lendemain de la fusillade sanglante perpétrée par un terroriste sur la plage de Sousse, après celle qui a visé le musée Bardo, à proximité de l’Assemblée nationale tunisienne, à Tunis.
Dès son arrivée dimanche 20 juillet dernier à Tunis, à l’invitation du président Caïd Essebssi, l’ancien président français a décoché cette pique ironique et moqueuse : «La Tunisie est frontalière avec l’Algérie et la Libye. Ce n’est pas nouveau, vous n’avez pas choisi votre emplacement».
Une allusion claire et nette au rôle de l’Algérie dans la chape de plomb terroriste qui s’est abattue sur la Tunisie, infestée par les terroristes provenant de la frontière algérienne poreuse, à travers les monts Chaâmbi.
Alger, via ses médias, a beau feindre la surprise, voire la stupéfaction face à une telle déclaration, le ministre tunisien de la Défense a simplement dit plus haut ce que tout le monde pensait tout bas.
Le rôle sombre joué par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) algérien dans la déstabilisation des pays voisins n’est plus à démontrer : au Mali, via les terroristes dits «Ansar Eddine», dirigés par Lyad Ag Ghali ; en Libye, par l’intermédiaire de Hakim Belhaj, ex-membre du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), etc.
Encore une fois, la «profession de foi» antiterroriste d’Alger est démentie par les faits. Et ce n’est surtout pas la sortie du ministre tunisien de la Défense qui dira le contraire.