Une vision royale, une vocation résolument africaine: le port Dakhla atlantique expliqué par Nisrine Iouzzi, sa cheville ouvrière

La directrice du projet du nouveau port de Dakhla Atlantique, Nisrine Iouzzi. (S.Bouaamoud/Le360).

Le 07/07/2024 à 17h35, mis à jour le 07/07/2024 à 18h15

VidéoDans cet échange avec Le360, la directrice du projet du nouveau port de Dakhla, Nisrine Iouzzi, explique comment cette mégastructure prend parfaitement place dans la vision royale pour l’Atlantique.

Le ministre des Transports et de l’Équipement du Niger ainsi que les ambassadeurs et hauts responsables des pays du Sahel, notamment du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad se sont rendus, vendredi 5 juillet 2024, au projet du nouveau port de Dakhla Atlantique. Cette visite, qui s’inscrivait dans le cadre de la 7ème édition de la conférence internationale «Morocco Today Forum» (MTF), était l’occasion pour eux de voir l’avancement des travaux de ce projet pharaonique situé à 40 kilomètres au nord de Dakhla, s’étendant sur une superficie de 1.650 hectares et chapeauté par sa directrice, Nisrine Iouzzi.

«Le nouveau port de Dakhla s’inscrit dans le cœur de la vision royale pour l’Atlantique. Il servira au renforcement de la connectivité avec les pays de l’Afrique de l’Ouest et sera un point de connectivité pour les pays du Sahel qui ne disposent pas de façade atlantique», souligne la directrice du projet, notant que les infrastructures portuaires et logistiques de ce nouveau port, dont les travaux ont progressé de 20%, seront mises à la disposition de ces pays.

«Il va servir également en termes de massification de flux pour augmenter la compétitivité portuaire de l’Afrique et du Maroc en particulier», ajoute-t-elle.

Interrogée sur les défis jusque-là relevés, Nisrine Iouzzi répond: «C’est un projet complexe, forcément il y a des défis techniques que l’on est en train de surmonter au jour le jour. Ce sont des challenges liés à l’état de la mer. La réalisation des travaux en mer nécessite beaucoup de précaution et de prise en considération, pour la bonne réalisation du projet.»

«Il y a aussi des défis liés à l’approvisionnement de matériaux puisqu’il s’agit d’un grand projet qui se situe en eaux profondes et où l’on réalise un pont maritime et des infrastructures assez grandes. On a donc besoin d’un approvisionnement en matériaux selon la qualité requise pour la stabilité des différents ouvrages. C’est l’un des éléments challengeant. Il y a aussi le défi du délai et du coût, étant donné qu’il faut rester au niveau de l’enveloppe budgétaire initialement prévue, et chercher à trouver le bon coût et son optimisation pour assurer la qualité requise», conclut-elle.

Le port Dakhla Atlantique, dont le coût global d’investissement est de 12,5 milliards de dirhams, comportera un ensemble d’ouvrages: un bassin de commerce avec un poste pétrolier, un bassin de pêche côtière et hauturière qui devra assurer un trafic prévisionnel de près d’un million de tonnes de produits maritimes et un bassin de réparation navale. Ce projet sera également doté de plusieurs ouvrages de connectivité, dont un pont d’accès en mer, une route de raccordement du port à la route nationale n°1 de 7 km, entre autres.

Pour rappel, la 7ème édition de la conférence internationale «Morocco Today Forum» s’est tenue, le vendredi 5 juillet au Palais des congrès de Dakhla, sous le thème: «Vision d’un Roi: l’Afrique Atlantique, pour une région continentale intégrée, inclusive et prospère». Mis sur pied par le groupe Le Matin en partenariat avec l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et le Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, ce symposium annuel a connu la présence de plusieurs personnalités et responsables marocains et africains de premier plan, et a été l’occasion de débattre des opportunités offertes par l’Initiative royale pour l’Atlantique.

Par Saad Bouzrou et Souilem Bouaamoud
Le 07/07/2024 à 17h35, mis à jour le 07/07/2024 à 18h15