Depuis qu’il a réintégré l’UA en 2017, le Maroc a pris ses aises. Le résultat est palpable. Au dernier sommet, tenu les 18 et 19 février, aucune mention n’a été faite à la question du Sahara, ni lors des travaux du sommet ni aux réunions des instances de l’organisation panafricaine, avec à leur tête le fameux Conseil de paix et de sécurité (CPS).
D’après le magazine La Vie éco, qui revient sur ce sujet dans son édition actuellement en kiosque, le 19 février aura été une date marquante. C’est même, estime l’hebdomadaire, un premier pas décisif vers l’exclusion de la république fantoche créée par le Polisario de l’organisation africaine. Ce jour-là, et lors de ce 36e sommet, la délégation marocaine présente en force et conduite par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, a redoublé de vigilance, les sommets africains étant souvent des occasions pour l’Algérie voisine d’asséner des coups bas au Maroc.
Cette fois, les choses ne se sont pas passées ainsi. C’est le Royaume qui est passé à l’attaque. Et dans les règles. L’Algérie n’a rien vu venir. Le Maroc a ainsi fait voter une recommandation figurant dans le rapport du CSP en vue de l’adoption par l’UA de la Déclaration de Tanger. Laquelle déclaration, rappelons-le, avait couronné les travaux, tenus du 25 au 27 octobre 2022 dans la même ville, de la première Conférence politique de l’UA sur la promotion du lien entre la paix, la sécurité et le développement dans le continent. Pendant ce temps, l’Algérie était occupée à tenter de soudoyer les États africains pour leur arracher un soutien au Polisario.
Un peu avant, le Maroc avait pu obtenir du Conseil exécutif le rejet du projet de «stratégie et de cadre politique pour les partenariats de l’Union africaine». Son examen a été, en fait, différé, faute de consensus. L’objectif de ce document, concocté par l’Algérie et ses alliés, est, il faut le souligner, de permettre une participation large à tous les sommets des partenariats de l’Union africaine. En d’autres termes, garantir la présence du Polisario à toutes les rencontres de partenariat impliquant l’UA.
Le plus important, souligne l’hebdomadaire, c’est que l’UA a désormais acté l’exclusivité des Nations unies sur le dossier du Sahara, telle qu’elle a été décidée par la résolution 693 adoptée au Sommet de Nouakchott en 2018. Les présidents de l’UA, ainsi que le président du CPS, n’ont fait aucune référence à ce sujet.
Même la question des droits de l’Homme que le régime d’Alger a essayé d’imposer n’a pu trouver place dans les travaux ou les documents du Sommet. Pourtant, il a bien été question d’une conférence sur la Libye et du maintien de la suspension du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan. Mais point de Sahara. Ce qui montre que le vent a tourné. A l’UA, la question n’en est plus une, conclut l’hebdomadaire.