Un nouvel affrontement a eu lieu entre le Maroc d’une part et le Polisario et ses alliés d’autre part au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba. Lors d’une réunion extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, le ton est monté d’un cran au sujet de la participation ou non des représentants du Polisario au sommet UA-UE, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce vendredi 20 octobre.
La délégation marocaine, présidée par Abdelkrim Benatiq, ministre d’État chargé des Marocains résidents à l’étranger, a refusé la présence du Polisario. Cette requête a été appuyée par la France qui a démontré que la RASD n'est pas un pays reconnu bénéficiant d'une réelle souveraineté. Néanmoins, le Maroc et la France ont dû faire face à l’Afrique du Sud et à l’Algérie, des soutiens traditionnels du Polisario qui défendent la thèse selon laquelle «tous les pays membres ont le droit d’assister aux réunions de l’Union africaine».
Les deux soutiens du Polisario ont même menacé la Côte d’Ivoire, dont la capitale Abidjan abritera le sommet prévu les 29 et 30 novembre prochain, d’être privée de la possibilité «d’accueillir des réunions de l’UA» sur la base de ce qu’ils considèrent «le respect du droit de tous les pays participants au sommet UA-UE» et «l’application des sanctions prévues dans la décision 942» qui se matérialise par le transfert du sommet au siège de l’UA, en l’occurrence à Addis-Abeba.
Après des échanges houleux, les différentes parties ont décidé de charger le président de la Commission de l’UA de poursuivre les consultations pour trouver un terrain d’entente dans un délai de 10 jours.
Selon Moussaoui Al Ajlaoui, expert en affaires africaines, cité par Al Ahdath Al Maghribia, «cet affrontement n’est qu’une bataille parmi tant d’autres auxquelles le Maroc doit se préparer, car il y va de la manière avec laquelle sera gérée la présence du Polisario au sommet de l’UA».
Al Ajlaoui rappelle que l’ex-présidente de la Commission de l’UA a adopté un texte, au début de l’année, qui institutionnalise le droit de tous les pays membres de l’UA d’assister aux réunions et sommets auxquels prend part l’organisation panafricaine.