Nos universités sont en surcharge. Le nombre des étudiants inscrits dépasse de loin leur capacité d’accueil. Selon le quotidien, Al Ahdath Al Maghribia qui revient, dans sa livraison du lundi 21 octobre, sur le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), «les établissements à accès ouvert sont confrontés à une surcharge des capacités, avec un taux d’occupation atteignant 258% de la capacité prévue». Et ce au moment où, poursuit le quotidien, les établissements de l’enseignement supérieur à accès régulé affichent un taux plus gérable de 80%.
Le rapport du CESE s’est arrêté également sur les difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre du Pacte ESRI 2030, note le quotidien. En ce sens, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, malgré ces avancées, «le plan ESRI 2030 rencontre des défis structurels, particulièrement dans l’enseignement supérieur public». Ce secteur est marqué par un ralentissement dans la croissance du nombre d’étudiants inscrits, qui s’est établi à seulement 0,9% en 2023-2024, contre 3,24% en 2022-2023, en comparaison avec les 13% et 12% respectivement observés dans l’enseignement supérieur privé durant ces mêmes périodes.
Le quotidien a également évoqué l’important écart d’encadrement pédagogique entre le secteur public et le secteur privé. Ainsi, «le ratio enseignant-étudiant, qui a atteint 69 étudiants par enseignant dans le secteur public, est de seulement 10 dans le privé, contribuant ainsi à un taux d’abandon universitaire de 49,4% dans le public», souligne le quotidien.
Sur un autre registre et en matière de propriété intellectuelle, le Maroc compte 10.128 brevets en vigueur, ce qui le place au 55ème rang mondial en 2022. «Durant cette même année, le nombre de demandes de brevets s’est élevé à 2.913». Parmi les principaux déposants, figurent l’Université Internationale de Rabat avec 32 brevets, l’Université Sidi Mohammed Ben Abdallah avec 22 brevets, l’Université Mohammed VI Polytechnique avec 6 brevets et l’École Supérieure des Industries du Textile et de l’Habillement avec 5 brevets. Ces chiffres, indique Al Ahdath Al Maghribia, «restent modestes en comparaison à d’autres pays tels que l’Afrique du Sud, avec ses 13.990 brevets, la Turquie ou le Vietnam».
En matière de recherche et d’innovation, les universités publiques sont dotées de 722 laboratoires de recherche, accueillant 43.970 chercheurs en doctorat, en baisse de -2‚7% par rapport à l’année 2022-2023.
Partant de là, le quotidien affirme que, «sur le classement dans l’indice mondial de l’innovation, le Maroc a occupé le 70ème rang en 2023, parmi 132 pays, marquant un recul de trois places par rapport à 2022». Au sein des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, il occupe la 8ème position et se situe 11ème dans la région Afrique du Nord et Asie occidentale.
Cette position, note le quotidien, «met en évidence certains atouts du Maroc, ainsi que des domaines nécessitant des améliorations. Le Maroc s’est notamment distingué dans le secteur des designs industriels, se classant 10ème à l’échelle mondiale. Il a également occupé la 23ème place dans l’industrie high-tech et la 24ème place en termes de nombre de diplômés en sciences et ingénierie».
Cette situation souligne la nécessité pour le Maroc de renforcer davantage ses capacités d’innovation, d’accroître les investissements en recherche et développement et de promouvoir une culture d’innovation plus robuste pour améliorer la compétitivité internationale du pays, relève le quotidien.
En 2023, observe Al Ahdath Al Maghribia, la promotion de la recherche scientifique a légèrement augmenté dans le budget du département de l’Enseignement supérieur, représentant 1,1% contre 0,92% en 2022, «mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre des résultats tangibles et durables».