Sur la base de la récente note de cadrage, l'ingénieur Amara devra se pencher à partir du 20 août sur les grandes lignes de ce projet de loi de finances (PLF de 2019) en tenant compte des orientations du roi Mohammed VI et des leçons à retenir suite au limogeage de Mohamed Boussaïd, grand partisan de l'orthodoxie budgétaire.
De source proche du gouvernement, le360 apprend qu'Amara doit rendre sa copie à Saâd Eddine El Othmani avant la nomination d'un nouveau ministre de l'Economie et des finances. Il y identifiera les priorités tout en maintenant le rythme des réformes structurelles. Mais le plus important dans le PLF de 2019, c'est le grand tournant qu'abordera le gouvernement en matière sociale.
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Dans le budget de l'Etat, une importante partie doit en effet être orientée vers les secteurs sociaux, soit l'enseignement, la santé et l'emploi (par le truchement de l'incitation à la PME). Pour cela, aussi bien Abdelkader Amara que le prochain successeur de Boussaïd auront à aller vers le creusement du déficit budgétaire et le recours à l'emprunt.
Il faut noter que la soutenabilité des finances publiques est devenue une obsession du gouvernement, qui a fait le pari de ramener en 2018 le déficit budgétaire à 3,5% du PIB. Et c'est un des grands reproches fait au gouvernement d'Abdelilah Benkirane et de Saâd Eddine El Othmani. Si le déficit budgétaire est passé de 4% du PIB en 2016 à 3,8% en 2017 et à 3,5% en 2018, il s'est fait au détriment du social. On n'oubliera pas qu'à la date de février 2018, le déficit budgétaire s’est aggravé à 7,4 milliards de dirhams contre 6,3 milliards de dirhams une année auparavant.