Interrogé par Le360, Houcine Boulahya, un citoyen marocain rencontré à Oujda, souligne que la décision de l’Algérie de rompre ses relations avec le Royaume était "attendue, étant donné que lors d'un Haut Conseil de sécurité, présidé par Abdelmadjid Tebboune le 18 août 2021, la présidence algérienne avait annoncé sa volonté de revoir ses relations avec Rabat".
En effet, le mardi 24 août dernier, l’Algérie a notifié de sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une annonce qui survient après qu’Alger a souligné sa volonté de "réviser" ses relations avec le Maroc et son "intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest".
Oujda, ville la plus proche de l'Algérie au Maroc, abrite un nombre important d’Algériens et a accueilli plusieurs membres du Front algérien de libération nationale (FLN).
"En rompant ses relations diplomatiques avec le Maroc, Alger essaye inutilement de détourner l’attention de ses citoyens de son échec cuisant dans la gestion de ses crises. A mon avis, toutes les personnes qui défendent l’idée d’une unité maghrébine doivent œuvrer à consolider les relations entre les deux peuples", a expliqué Houcine Boulahya.
"Nous, citoyens marocains, refusons cette décision qui certainement n’aura en aucun cas de retombées positives sur les relations spéciales qui lient les deux peuples", a aussi déclaré cet Oujdi.
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Même avis pour Hajiba Ammar, citoyenne maroco-algérienne qui vit à Oujda. "C'est avec une grande tristesse que j’ai appris la nouvelle de la rupture des relations entre le Maroc et l’Algérie. J’attendais impatiemment la reprise des vols entre les deux pays, à la suite d’une potentielle amélioration de la situation sanitaire, pour aller en Algérie", raconte-t-elle, le cœur serré.
"Je n’ai pas vu ma famille depuis trois ans. Ma mère est décédée, mais j'ai été incapable d’assister à ses funérailles et lui dire un dernier au revoir, alors que j’habite à Oujda, et que ma famille se trouve à Mostaganem, à quatre heures de trajet d’ici", relate-t-elle.
"Il y a beaucoup de Marocains en Algérie et vice-versa. Il est regrettable que l’on ne soit pas capable d'aller dans notre pays d’origine", regrette Hajiba Ammar.
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De son côté, Idriss Fatih Hadif, citoyen maroco-algérien, dénonce la décision unilatérale de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une décision qui, d’après lui, "ne témoigne pas de la volonté des deux peuples et va à l’encontre des revendications des militants du Hirak populaire".
Selon lui, cette décision pourrait être interprétée comme "un signe de faiblesse du dialogue du régime algérien puisque les raisons avancées par Alger pour justifier sa décision ne sont pas convaincantes".