"Cela a été pénible et les résultats catastrophiques, mais je ressens après le dernier congrès extraordinaire que le parti s'en est sorti bien moralement. Maintenant la page est tournée, il nous faut une nouvelle vision et une nouvelle dynamique de restructuration", a affirmé le chef du PJD lors d'une rencontre tenue hier, samedi 4 décembre 2021, à Rabat, avec les membres de la Commission nationale et du secrétariat général du parti.
Dans une vidéo mise en ligne par le PJD (voir ci-dessous l'extrait compris entre la minute 1:20 et la minute 6:50), Abdelilah Benkirane a néanmoins exprimé une phrase qui montre que la défaite, chez lui, n'a pas été totalement digérée: "j'accepte la défaite mais je refuse la victoire des autres", a-t-il textuellement affirmé. Il a fait endosser la responsabilité de cette défaite à une partie des militants du PJD, ceux qui privilégient, selon lui, "chahawate" (gourmandises).
"Aujourd'hui, nous devons avoir une nouvelle vision, oublier le passé et se tourner vers l'avenir pour maintenir le cap des réformes dans le pays. On ne lâchera pas", a affirmé Benkirane.
Il a en outre réaffirmé son souhait de tenir le prochain congrès du parti dans un délai lointain, le temps de pouvoir "restructurer et dynamiser" le parti de la Lampe. "J'étais critique à l'égard de Saâd Eddine El Othmani, mais je ne lui en tiens pas rigueur (car) j'ai accepté sa nomination à la présidence de la Fondation Abdelkrim El Khattib", le père spirituel du PJD, a poursuivi Benkirane.
Dans sa déclaration, ce dernier s'est écarté de la politique en se montrant comme un véritable théologien et prédicateur. Se basant sur le référentiel islamiste de son parti, Abdelillah Benkinane s'est attaqué aux libertés individuelles telle que l'homosexualité, qu'il a qualifiée de "prostitution".