Invité du Grand Format, votre émission sur Le360, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, détaille les incohérences qui marquent l’action de la diplomatie algérienne en particulier, et explique la position que soutient Alger sur le dossier du Sahara Marocain.
«Ils ne sont pas à une incohérence près», déclare le ministre des Affaires étrangères, faisant allusion aux multiples communiqués émis par Alger pour «condamner» l’ouverture, par des pays d'Afrique, de représentations diplomatiques à Dakhla et à Laâyoune. Une attitude incompréhensible de la part d’un pays qui prétend ne pas être partie prenante à ce conflit fomenté autour de l’intégrité territoriale du Maroc.
Cette incohérence s'est manifestée quasiment tous les jours ces derniers temps, à coups de communiqués et de notes verbales. Et pourquoi donc, s’interroge Nasser Bourita, l’Algérie veut-elle pousser le bouchon jusqu’à appeler à un boycott du Forum Crans Montana de Dakhla? Le chef de la diplomatie marocaine a montré des documents et lu des extraits de correspondances officielles algériennes adressées à des pays étrangers pour les dissuader de participer au Forum Crans Montana de Dakhla. Et ce n'est là que l'un des exemples, a ajouté Nasser Bourita, de l'action quotidienne de la diplomatie algérienne en vue de contrer l'intégrité territoriale du Maroc.
«Cette mobilisation quotidienne {de la diplomatie algérienne, Ndlr} ne nous surprend pas», explique Nasser Bourita.
«Le Maroc est dans une logique de construction», explique le chef de la diplomatie marocaine, qui évoque également la tenue, à Laâyoune, du troisième Forum Maroc-pays insulaires du Pacifique, un autre rendez-vous qui a fait sortir Alger de ses gonds.
Nasser Bourita a rappelé comment le Maroc et sa plus haute autorité ont fait leur la cause de ces pays insulaires, premiers à avoir subi de plein fouet les conséquences des changements climatiques. «Il faut aider au lieu de détruire», commente à ce propos le chef de la diplomatie marocaine. Personne n'empêche l'Algérie d'aider ces pays et le Maroc serait le premier à s'en réjouir.
Lors de cette interview réalisée à Laâyoune, Nasser Bourita a par ailleurs refusé de commenter les propos tenus par le président algérien, lors d'une interview accordée au quotidien français Le Figaro, sur un prétendu «lobby marocain» en France qui s'activerait à torpiller les relations entre Paris et Alger.
«Dans la tradition de la diplomatie marocaine, nous nous abstenons, par égard à leur rang, de commenter les propos des chefs d’Etat», a affirmé Nasser Bourita.