Historien, politologue, auteur de plusieurs essais, essentiellement consacrés aux régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Bruce Maddy-Weitzman est un professeur universitaire israélien. Cet enseignant, chercheur à l’université de Tel-Aviv, estime que les relations entre le Maroc et Israël sont sur la bonne voie.
«Il y avait toujours un désir d’accélérer la cadence, mais cela était déterminé par des considérations politiques du côté marocain. L’essentiel, à mon avis, est que ces relations se développent de manière très satisfaisante et nous l’avons vu avec l’échange de visites à un haut niveau entre les responsables marocains et israéliens, ainsi qu'avec l’ouverture de bureaux de liaison... Sans parler des multiples accords signés entre les deux parties et le lancement des vols directs», affirme-t-il.
Pour Bruce Maddy-Weitzman, le Maroc et Israël pourraient renforcer leur collaboration dans plusieurs secteurs devenus aujourd’hui hautement stratégiques: le changement climatique, la culture et l’énergie. «Je rappelle que l’affluent juif est mentionné dans la Constitution du Royaume. A côté de cela, il y a évidemment tout ce qui touche à la géopolitique et à la sécurité. Le Maroc et Israël combattent du même côté contre le terrorisme et l’extrémisme. Il y a aussi l’affaire de la Palestine et les relations entre les deux pays peuvent favoriser le dialogue entre toutes les parties concernées», indique le politologue, pour lequel «le Maroc a joué un rôle de premier ordre dans la promotion du dialogue entre Israël et les pays arabes et pour la promotion de la paix».
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Quant aux gesticulations du régime militaire algérien, notamment en ce qui concerne le nouvel élan des relations entre le Royaume et l’Etat hébreu, Bruce Maddy-Weitzman estime, comme d’autres analystes, qu’il s’agit là d’une fuite en avant pour masquer les graves problèmes internes d’un pays en pleine déroute.
«Je pense que c’est une tentative sans aucune crédibilité du régime algérien de faire endosser la responsabilité de ses échecs à des «éléments étrangers». C’est une stratégie commune à certains régimes qui se retrouvent en difficulté. Le régime algérien se bat pour asseoir sa légitimité face à l’immense impact du Hirak. Il est vrai que le Hirak a débouché sur le départ du président Bouteflika, mais le même régime est toujours en place. Il se cherche une légitimité, mais en vain, comme l’a démontré le très faible taux de participation aux élections présidentielles», commente Bruce Maddy-Weitzman.
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«Le régime algérien traite toujours les populations avec Hogra et la situation a empiré avec la chute des prix des carburants et les répercussions de la pandémie du Covid-19. Le dinar algérien peine à se faire une place pour les échanges et la paix sociale qui a duré pendant plusieurs années est de l’histoire ancienne», analyse Bruce Maddy-Weitzman.
«Pour revenir aux incendies, il y en a eu au Maroc, en Algérie, en Israël et aux Etats-Unis, mais personne, à part l’Algérie, n’a montré du doigt la responsabilité de l’étranger», ajoute Bruce Maddy-Weitzman en réaction aux accusations portées par le régime algérien contre le Maroc et Israël.
S'agissant du rapprochement entre l’Algérie et l’Iran, selon ce politologue, «Israël est naturellement aligné avec la majorité des Etats arabes sunnites du Golfe et le Maroc est proche de ce «club des monarchies du Golf pro-Occident». L’Algérie et l’Iran ont des intérêts communs contre ces monarchies et contre Israël du fait de leurs intérêts communs».