Avant de donner plus de détails sur le bilan de la 3ème session de cette initiative, qui s’est achevée ce mercredi sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, il est important de signaler que ce regroupement est né le mercredi 8 juin 2022 à Rabat, lors de la toute première réunion ministérielle des Etats africains de l’Atlantique.
Cette réunion avait vu la participation des chefs de la diplomatie et des représentants de presque tous les pays africains ayant l’océan Atlantique en partage. Elle était le résultat d’un patient travail diplomatique. Sur les 23 pays du continent ayant une ouverture sur l’océan Atlantique, 21 ont participé à cette création qui est en réalité le prolongement d’une réflexion du roi Mohammed VI qui avait appelé à la mise en place de cet espace il y a 11 ans de cela.
Ce mercredi 12 juillet, Nasser Bourita a rappelé ces faits en indiquant que la 3ème session a regroupé 22 Etats du littoral atlantique, dont 12 représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, y compris celui de l’Angola.
«Nous avons travaillé dans la première réunion constitutive à la réflexion et à la prise de conscience qu’il existe des opportunités et des problèmes» dans cette région, puis «on est passés à la deuxième phase, qui a consisté à édifier les structures en mettant en place un secrétariat général permanent (à Rabat, NDLR) ainsi que trois commissions en charge de divers secteurs (Nigéria, Guinée et Cap-Vert)», a-t-il déclaré.
Maintenant que les fondements ont été jetés, «nous allons commencer à travailler à travers ce plan d’action que nous venons d’adopter», a lancé le ministre en appelant les pays membres à associer le travail aussi bien au niveau des gouvernements que des départements sectoriels.
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Trois étapes sont envisagées, à commencer par la «mobilisation de chaque Etat en faisant adhérer les départements ministériels». Nasser Bourita a proposé des «réunions sectorielles pour entamer ce travail collectif». Secundo, «les pays africains doivent parler d’une seule voix et ne pas se contenter de consommer les autres initiatives (venant d’ailleurs, comme les regroupements d’autres espaces tels que ceux du Brésil et des Etats-Unis). Il faut «unifier notre vision pour mieux défendre nos aspirations», a expliqué le ministre.
L’espace africain de l’Atlantique, riche en ressources et en opportunités, va enfin travailler pour «la paix et la prospérité en axant ses actions sur des défis à relever en matière de lutte contre la piraterie, l’immigration clandestine, la pollution, le changement climatique et pour favoriser le développement des énergies renouvelables, du commerce et de l’économie».
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De nombreux pays africains ayant en partage l’océan Atlantique ont exprimé unanimement ce vendredi à Rabat leurs convergences de vue avec le Royaume en saluant le leadership du roi Mohammed VI et les efforts qu’il mène pour le développement du continent.
Nasser Bourita a conclu en rappelant que l’espace africain de l’Atlantique «occupe une superficie de 5 millions de kilomètres carrés et représente, avec ses 22 pays, la moitié de la population de l’Afrique». En d’autres termes, il s’agit d’«une région pleine d’opportunités qui constitue l’avenir du continent», a-t-il ajouté.
Les observateurs estiment de leur côté qu’alors que l’Alliance nord-atlantique (OTAN) a structuré l’hémisphère nord de l’Atlantique, dans la partie méridionale de ce vaste océan, «tout reste encore à faire». Le Maroc et les pays africains viennent de jeter les bases et inaugurent donc une future structuration souhaitée pour le sud de l’Atlantique. Une réflexion similaire serait d’ailleurs en cours dans les pays d’Amérique du Sud. On pourrait même rêver, à terme, d’une alliance atlantique du Sud, réunissant les pays africains et sud-américains. «Au travail», a lancé Nasser Bourita aux membres de cette coalition africaine de l’Atlantique.