«Nous avons constaté une importante demande, ce qui nous a poussés à élaborer une stratégie nationale visant la promotion de ce secteur de la main d’œuvre contractuelle », a affirmé le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, dans une déclaration pour Le360.
S’exprimant ce lundi 17 octobre 2022, en marge de la séance des questions orales issues de la Chambre des représentants, le ministre a, en outre, indiqué que cette stratégie sera «fin prête et mise en œuvre dès décembre prochain». La mise en application de cette stratégie a été confiée à l’ANAPEC (Agence nationale de promotion des emplois et des compétentes) qui s’est «dotée pour la première fois d’une direction dédiée spécialement au recrutement de la main d’œuvre marocaine contractuelle», au profit des pays étrangers.
«Nous avons été approchés par des pays comme le Portugal, le Canada, l’Allemagne, l’Espagne et des pays du Golfe», a déclaré Younes Sekkouri, avant de rappeler la récente visite qu’il a effectuée à Lisbonne et la rencontre ministérielle arabe de l’emploi à laquelle il a participé au Caire. Younes Sekkouri n’a pas chiffré le total des offres d’emplois en perspective, se limitant à dire seulement que le Portugal «s’est dit prêt à recruter dans une première phase 400 personnes».
«Désormais, nous allons établir des conventions claires et précises avec chaque pays demandeur aux termes desquelles il sera souligné le strict respect des droits des travailleurs marocains, y compris leur droit au regroupement familial», a-t-il expliqué, ajoutant néanmoins que cette main d’œuvre doit préalablement être formée au Maroc dans divers métiers demandés. Le ministre a recommandé aux futurs candidats de maîtriser la langue du pays d’accueil (anglais, portugais, français).
Younes Sekkouri a, par ailleurs, livré aux députés les statistiques concernant la main d’œuvre marocaine recrutée lors des 8 premiers mois de 2022 à l’étranger. Il s’agit d’un total de 26.627 personnes embauchées par la France (14.579), l’Espagne (11.429), le Qatar (109), le Canada (84), l’Allemagne (80) et l’Arabie saoudite (77). Les secteurs demandés sont le tourisme, l’agriculture, la restauration, le transport aérien, les travaux publics, la santé et la communication.
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D’autre part, les parlementaires de l’opposition, comme Rachid Hammouni, président du groupe du PPS, ont salué la politique liée à la promotion de la main d’œuvre contractuelle en faveur de l’étranger. Ils ont cependant recommandé au gouvernement d’accorder une priorité aux ouvriers chômeurs et non diplômés. «C’est en assurant des dizaines d’emplois à cette catégorie de personnes que nous pourrons mettre fin à la migration clandestine», a estimé le député Hammouni en appelant par ailleurs l’Exécutif à octroyer diverses incitations pour «maintenir les compétences dans le pays».
Pour sa part, la députée de l’Istiqlal, Khaoula El Khourchi a abondé dans le même sens en invitant le ministre à «encadrer, à défendre les droits de la main d’œuvre marocaine à l’étranger et à consolider la formation professionnelle afin d’assurer au Maroc des compétences en mesure de répondre à la prochaine Charte de l’investissement».