En raison de considérations organisationnelles, en cette période de crise, le niveau de participation aux différents défilés célébrant le 1er mai était moyen, pour ne pas dire de loin inférieur à la période d’avant Covid-19, ont noté les observateurs.
Les syndicalistes de l’Union marocaine du travail (UMT), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) de l’Organisation démocratique du travail (ODT) et de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) ont organisé séparément des marches, de la place Bab El Had vers les avenues Hassan II puis Mohammed VI, en passant par le Parlement.
L’ODT a été la première centrale syndicale à défiler en scandant des slogans hostiles au gouvernement et en brandissant des pancartes plaidant pour les droits des travailleurs. Son secrétaire général, Ali Lotfi, a précisé dans une déclaration pour Le360 que son syndicat n’a pas de rapport organisationnel avec le Parti authenticité et modernité (PAM, majorité), que dirige Abdellatif Ouahbi, l’actuel ministre de la Justice. Il a également critiqué la politique sociale du gouvernement, évoquant la détérioration du pouvoir d’achat. «Les citoyens souffrent énormément face à la flambée des prix», a-t-il martelé
Il faut rappeler que ce syndicat se distingue par l’existence d’une section dédiée exclusivement à la défense des droits des immigrés établis au Maroc. Ainsi, des immigrés subsahariens ont défilé, ce 1er mai, dans les rangs de l’ODT à Rabat, appelant au respect de leurs droits. Le secrétaire général de cette section, Franck Iyanga Makelo, a appelé à la régularisation des sans-papiers et à la fin des interpellations au Maroc.
«Nous réclamons la régularisation des clandestins ainsi que l’arrêt des interpellations», a-t-il lancé en saluant au passage l’opération de régularisation qui avait été effectuée en deux vagues en 2017 à l’initiative du roi Mohammed VI. Celle-ci avait profité à 50.000 personnes.
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Pour sa part, Khadija Zoumi, de l’Istiqlal, parti de la majorité gouvernementale, a insisté sur la nécessité d’augmenter les salaires pour permettre aux citoyens de faire face à la dégradation de leur pouvoir d’achat. «Bien que l’UGTM soit proche de l’Istiqlal, le syndicat n’a pas donné de chèque en blanc au gouvernement», a-t-elle tenu à préciser. Et la députée et membre du bureau exécutif de l’UGTM d’ajouter que l’exécutif doit lancer immédiatement l’aide directe aux couches sociales démunies.
Pour sa part, le bras syndical du Parti de la justice et du développement, l’UNTM, a organisé un défilé en présence de quelques dizaines de militants, parmi lesquels figuraient des membres de son secrétariat général comme dont Abdelaali Hamieddine, un proche d’Abdelilah Benkirane.
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Affaibli par l’échec du PJD aux dernières élections, le syndicat a aussi fait endosser au gouvernement la responsabilité de l’érosion du pouvoir d’achat des Marocains. «Face à cet échec, le gouvernement doit démissionner», a dit Abdelaali Hamieddine.
Quant à la section régionale de l’UMT, elle a organisé un sit-in devant son siège à Rabat en dénonçant, à travers son secrétaire régional, Youssef Magouri, le patronat. En effet, l’UMT a accusé certaines entreprises «de bafouer les droits syndicaux des salariés». Il a également réclamé une hausse généralisée des salaires.