1er mai: salaires, retraite à 65 ans... Miloudi Moukharik déballe tout sur les revendications de l’UMT

A l’occasion du 1er mai 2023 qui sera célébré lundi, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), le premier syndicat des travailleurs du Maroc créé en 1956, a réédité la liste des revendications dont la hausse conséquente des salaires et la promotion des libertés syndicales.

Miloudi Moukharik, secrétaire national de l’Union marocaine du travail (UMT).

Le 29/04/2023 à 11h32

VidéoA l’occasion de la Fête du travail, qui sera célébrée lundi, Miloudi Moukharik, secrétaire national de l’Union marocaine du travail (UMT), le premier syndicat de travailleurs du Maroc créé en 1956, a réédité la liste des revendications, dont la hausse conséquente des salaires et la promotion des libertés syndicales.

Dans un entretien avec Le360, le dirigeant de l’UMT a d’emblée indiqué avoir insisté auprès du gouvernement pour «une hausse du SMIG à 5.000 dirhams et une baisse de la TVA sur certains produits ainsi qu’une réduction des impôts sur les salaires (IS) afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens très affectés». Le responsable syndical a par ailleurs exprimé le refus par son organisation du relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans et de la réduction du champ des libertés syndicales au profit du patronat.

«Un SMIG actuel de 2.980 dirhams ne fait vivre une famille modeste que seulement six jours», a-t-il déclaré avant de qualifier de «maigre» le bilan du dialogue social de 2023 qui n’a accouché, selon lui, que de la création d’une «commission tripartite regroupant des représentants de l’exécutif, des syndicats et du patronat».

Miloudi Moukharik a regretté que le gouvernement «n’ait pas encore répondu au cahier revendicatif de l’UMT». Il a par ailleurs estimé à quelque 800.000 les membres de l’UMT qui défileront lundi dans de nombreuses villes du Royaume pour revendiquer «la hausse des salaires et la promotion des droits et des libertés syndicales». La classe laborieuse souffre énormément de la flambée des prix, a-t-il dit, faisant endosser la responsabilité de cette situation à l’exécutif.

A la question de savoir quel est l’avis de l’UMT sur le projet gouvernemental relatif à la réforme des retraites, Miloudi Moukharik a répondu de façon spontanée: «Non, non, non, ils veulent augmenter la retraite de 62 à 65 ans, c’est un projet que nous allons rejeter indiscutablement», a-t-il martelé. Selon lui, il est inopportun, dans le contexte actuel de la crise, d’ouvrir le débat sur trois dossiers qualifiés de chauds: le droit de grève, la loi sur les syndicats et les retraites à 65 ans.

«Il est inadéquat et hors de question de mettre sur la table de négociation ces dossiers alors que la situation est tendue», a conclu le numéro 1 de l’UMT, avant d’exprimer son optimisme quant à la satisfaction des doléances de son syndicat, un des plus représentatifs aux côtés de la Confédération démocratique du travail et de l’Union générale des travailleurs du Maroc. «Nous allons continuer la lutte jusqu’à la réalisation de nos droits », a-t-il conclu.

Notons que Miloudi Moukharik a accordé cette interview au 360 dans le nouveau Musée de l’UMT, un espace bâti récemment pour témoigner de l’histoire de ce syndicat depuis l’indépendance du Maroc, en 1956, à nos jours. Ce musée se trouve à quelques encablures du siège central de l’UMT, sis sur le boulevard des FAR à Casablanca.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 29/04/2023 à 11h32