Dans l’imaginaire et la mémoire des habitants de Casablanca, et même du reste du Royaume du Maroc, l’arrondissement d’Aïn Sebaâ est synonyme d’usines et d’entreprises productives.
Cette image est sans doute le résultat de l’activité industrielle que connaît cette zone depuis des décennies, commente le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 6 février.
Mais, constate le quotidien, «ces dernières années, il est devenu la capitale de l’habitat anarchique et des bidonvilles, où les habitants se sont installés il y a des décennies pour travailler dans ces usines. Cela avant que beaucoup de ces unités ne ferment, laissant derrière elles de nombreux bidonvilles».
Les autorités locales n’ont jamais pu trouver de solution, ni recaser les habitants de ces bidonvilles qui, depuis cette époque, et aujourd’hui encore, continuent d’entraver le développement de l’arrondissement.
C’est surtout le secteur immobilier qui pâtit de la présence de «ces points noirs», les futurs acquéreurs, de logements ou encore de commerces, ne souhaitant aucunement se retrouver à proximité d’un bidonville.
Le long du boulevard Chefchaouni, par exemple, poursuit le quotidien, se trouve le bidonville «Douar Jdid», que les autorités ont commencé à vider pour agrandir la voie.
C’est ainsi que des bulldozers ont entamé de démolir la partie située à gauche du boulevard, tandis que la partie droite du bidonville, qui abrite une forte population, a été préservée.
Au cours des dernières années, relève Assabah, «les pouvoirs publics ont accéléré l’expulsion des habitants vers des zones situées en dehors d’Ain Sebaâ, en leur proposant des logements qui respectent la dignité humaine, mettant fin par la même occasion au chaos que représente l’habitat anarchique dans la capitale économique du Royaume. Ville dont le niveau de développement ne tolère plus l’existence de ce type d’habitat».
Par ailleurs, de nombreux promoteurs immobiliers ont reçu des promesses de la part des autorités locales en foi desquelles les habitants des bidonvilles seraient transférés vers d’autres zones, «ce qui a incité certains d’entre eux à investir dans cette zone, en raison notamment de l’existence d’une grande clinique à proximité, mais la complexité des procédures de relogement a fait que certains projets n’ont pas abouti aux résultats escomptés».
Sur ce même boulevard, le quotidien a pu constater les restes de démolition de la première partie du bidonville, qui n’ont pas été enlevés, et qui témoignent encore d’une vie de plusieurs décennies dans ce douar.
Quant à la deuxième partie du bidonville, elle est toujours en place, et les familles qui y habitent continuent à exercer normalement leurs activités.
«Cela, d’autant que l’élargissement du boulevard ne nécessite pas d’espace supplémentaire, sans compter le fait que les baraques ne se voient pas puisqu’elles sont cachées derrière les immeubles situés sur le boulevard. De ce fait, une personne peut traverser cette zone sans s’apercevoir de l’existence de ce bidonville. On a donc préféré la laisser intacte. Ce qui reste toutefois une solution de rafistolage qui ne durera pas longtemps. Les autorités vont sans doute finir par trouver une solution de relogement pour les habitants», estime le quotidien.
Globalement, conclut Assabah, Casablanca n’est pas la seule dans ce cas dans le Royaume.
Mais, si dans certaines provinces, les autorités ont réussi à relativement éliminer les bidonvilles, dans d’autres, il y a encore un long travail à faire, qui se poursuivra dans les années à venir.
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