Une étude a été menée par des chercheurs auprès de 251 étudiants marocains en dernière année de formation et qui ont suivi l'intégralité de leur cursus à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Il en ressort que 70,1% de l’échantillon ont l'intention de quitter le pays, dont 63,6% de femmes.
Selon les résultats de cette étude, ces étudiants en dernière année en médecine sont attirés par les pays étrangers en raison de leur quête d'une meilleure formation (97,6%), de meilleures conditions de travail (99%) et d'une meilleure qualité de vie (97,2%).
Ces étudiants indiquent aussi avoir l'intention de quitter le pays car ils ne sont pas satisfaits de leur formation (95,2%), de leur salaire (97%) ainsi que du dénigrement de l’image du médecin dans les médias (83,6%). L'Allemagne est leur destination favorite (34%). Aucune association entre l'intention de migrer et le profil socio-économique des étudiants n’a été relevée, selon cette même étude.
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Les résultats de cette étude, qui a été menée du 1er au 31 janvier 2021, et dont les résultats ont été publiés en octobre 2021, ont été massivement relayés ces derniers jours sur les réseaux sociaux par des médecins et de futurs praticiens afin de dénoncer l’intention du gouvernement de réduire la durée du cursus universitaire en médecine à six années d'études, au lieu des sept années en vigueur.
Pour les praticiens, la réduction de la durée de formation des médecins ne saura pas pallier le manque en personnel médical. Ils proposent ainsi, au lieu de ramener le diplôme de médecine à 6 ans au lieu de 7, l’optimisation des ressources humaines en adoptant une approche globale par la mise en œuvre de plusieurs actions et procédures. Il s'agit, entre autres, de l’amélioration de la formation, des conditions de travail et des salaires des médecins de la fonction publique.
D'après un rapport du groupe de travail thématique sur le système de santé à la Chambre des représentants, rendu public en juin 2021, pas moins de 7.000 médecins ont quitté le Maroc, en deux ans, soit 30% du nombre de lauréats des facultés de médecine et de pharmacie, alors que ce nombre n’était que de 603 médecins en 2018.
Cette fuite des médecins marocains à l'étranger provoque un déficit structurel au niveau des ressources humaines médicales et paramédicales, puisque le Maroc a encore besoin de 32.522 médecins et environ 65.000 infirmiers et techniciens de santé.