Dans plusieurs villes du Maroc, des chauffeurs de grands taxis ont entamé une grève de 72 heures, susceptible d’être prolongée, à partir de ce lundi 7 mars 2022, pour protester contre les répercussions de la flambée des prix à la pompe sur l'avenir de leur activité.
A Casablanca, les chauffeurs, qui ont choisi de faire grève, se sont réunis à Hay Hassani pour faire entendre leurs doléances. Approché par Le360, Mustapha Chaâbane, du bureau régional de l’Union marocaine du travail (UMT), a tenu à souligner que les prix des carburants ont connu une hausse brutale ces derniers temps.
«Nous ne savons pas jusqu'où iront ces augmentations, que nous ne pouvons, d’ailleurs, pas répercuter sur nos clients. Alors que les conducteurs gagnaient jusqu’à 100 dirhams par jour, ils ne peuvent aujourd’hui toucher que la moitié de cette somme, voire moins parfois», a-t-il indiqué.
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De son côté, un chauffeur gréviste a noté que le prix des différents carburants à la pompe affichent de nouvelles hausses, chaque jour.
«Le prix du litre de gasoil à Casablanca dépasse désormais la barre des 11 dirhams. Ces hausses successives éreintent les professionnels du transport routier, notamment les chauffeurs des grands taxis. C’est pourquoi nous avons décidé d’observer une grève de 72 heures, dès ce lundi 7 mars, pour protester contre cette flambée des prix à la pompe», a-t-il ajouté.
Un autre gréviste a fait observer que les professionnels de la route prennent de plein fouet la flambée des prix des carburants. «Au cas où l’on décide de faire fi de nos doléances, nous allons prolonger cette grève. Nous ne pouvons plus supporter ces surcoûts», a-t-il dit.
Même son de cloche chez un autre chauffeur de grand taxi qui rappelle que les professionnels s’inquiètent des répercussions des augmentations des prix des carburants sur l'avenir de leur activité. «Le prix de l'énergie continue de grimper et de plomber la trésorerie des professionnels. Il faut aujourd’hui trouver des solutions pour alléger les trésoreries des professionnels du transport routier», a-t-il tenu à souligner.
A titre de rappel, les bureaux nationaux des syndicats du transport routier (transport des voyageurs, transport de marchandises, taxis, véhicules de secours et de dépannage) avaient annoncé, le 24 février dernier, l’organisation d’une grève nationale de 72 heures, à compter du 7 mars 2022.
Cette grève intervient à la suite de plusieurs rounds de discussions menés par le ministère du Transport avec des syndicats et des fédérations des transporteurs routiers.
Contacté précédemment par Le360, Mustapha El Karkouri, secrétaire général du syndicat national des transports routiers de marchandises, affilié à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), avait souligné que les cinq centrales syndicales (la Confédération démocratique du travail -CDT, l’Union marocaine du travail -UMT, l’Union générale des travailleurs du Maroc -UGTM, la Fédération démocratique du travail -FDT et l’UNTM) n’avaient pas été approchés par le ministère du Transport pour assister à ces rounds de concertation.