À Oujda, 20 morts à cause de bouteilles d'alcool frelaté: le film des évènements

Série de bouteilles d'alcool artisanal.

Série de bouteilles d'alcool artisanal. . GEORGES GOBET / AFP

Vingt personnes ayant très vraisemblablement ingurgité de l'alcool frelaté sont décédées à Oujda, selon un dernier bilan, alors que 4 autres victimes se trouvent toujours dans un état grave. Le vendeur, un "guerrab" trentenaire, distillait lui-même sa mixture. Retour sur la chronologie de cette affaire qui fait grand bruit en ce moment.

Le 15/07/2021 à 10h27

Minuit, Oujda, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, 9 juillet 2021. Il est temps pour A.R., sans-abri, de se ravitailler en alcool. Il prend la direction d’un quartier populaire, son lieu de prédilection pour acheter une bouteille. Arrivé sur place il fait signe au "guerrab" du quartier de le servir, comme d’habitude. A.R est loin de se douter que ce sera là sa dernière tournée. Le "guerrab", jeune trentenaire sans scrupule, lui remet une bouteille d’alcool frelaté. L’enquête révèlera plus tard que le mélange distillé par le vendeur d’alcool lui-même contenait de l’alcool à 75% mélangé à des matériaux alcoolisés utilisés dans la stérilisation et la désinfection. La bouteille de 75 cl, sans étiquette, était vendue entre 15 et 25 dirhams.

Le corps de A.R. sera retrouvé sans vie, gisant près du "cimetière des martyrs", vendredi 9 juillet à 23 heures. Dans la journée du samedi 10 juillet 2021, les annonces de décès se suivent et attirent l’attention des autorités. Une enquête est déclenchée, les policiers de la ville et les médecins de l’hôpital El Farabi font vite un lien entre les différents décès, à cause de symptômes similaires. A ce moment-là, on décomptait déjà 6 morts et 2 personnes hospitalisées dans un état grave. La plupart des victimes étaient des mendiants ou des sans-abri.

Dimanche 11 juillet dernier, un suspect est arrêté, placé en garde à vue et interrogé. Le bilan s’élevait alors à 10 morts. Le trentenaire aurait vendu de grande quantité de sa mixture dans la nuit de vendredi à samedi 9 juillet 2021. 

L’individu a ensuite été déféré devant le Parquet et mis en examen le mardi 13 juillet dernier. Motifs de son inculpation, selon le juge d'instruction en charge de l'affaire: "vente de matières nuisibles à la santé ayant entraîné la mort" et "complicité", selon les termes employés par le procureur général du Roi près de la cour d'appel d'Oujda, hier, mercredi 14 juillet 2021. Le bilan des morts suite à l’ingurgitation de cet alcool frelaté s’élève alors alors à 20 morts, dont une femme.

Après l'avoir auditionné, le juge d'instruction a ordonné la mise en détention du mis en cause à la prison locale d'Oujda. Selon des sources interrogées par Le360, le "guerrab" a déjà des antécédents judiciaires dans la vente d’alcool sans autorisation, un crime qui lui a déjà valu de faire un tour en prison.

Le procureur du Roi a également indiqué qu'un autre individu avait été interpellé au cours de la même journée. Le second prévenu fait actuellement l'objet d'une enquête, après avoir été placé en garde à vue.

En ce qui concerne l'effet que ces liqueurs ont eu sur le corps des victimes, une source médicale a confirmé, interrogée par Le360, que la forte concentration d'alcool détruisait les cellules et les organes du système digestif ainsi que les reins des victimes, et ce, très rapidement, ce qui n'a pas permis au personnel médical de l'hôpital régional de El Farabi et du CHU Mohammed VI d'Oujda de leur sauver la vie.

Par Mohammed Echellay et Reda Benomar
Le 15/07/2021 à 10h27

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ils inventent , que des choses des objets , des méthodes , des moyens pour tuer et nuire leur compatriotes , vous allez me dire que c'est normale, il y a en a qui vendent la viande des chiens , et la viande des ânes et les poulets mortes , ils veulent s’enrichir au plus vite et au moindre fra

Ce n'est que son complice qui a été arrêter, le vendeur (coupable en personne), est encore rechercher et reste a l'abrie des regards , la ville d'oujda et passé au crible afin de trouvé se meurtrier (26 personne jusqu'à maintenant)

il faut lui faire boire sa mixture, comme ça il saura c'est quoi,, tuer des gens pour 2 euro, 20 vies pour 50 euros,

momo ça nous rappelle les années 62, quand un futé qui sera surnommé "bourekkeb" grâce a ses frasques, en effet il avait racheté un stock d'huile a la base US d'Anfa à Casa; cette huile assez fluide et blanche était utilisée dans le système hydraulique des trains d’atterrissage, une fois achetée le débrouillard la mélangeait a 30 pour 70 d'huile de table et la vendait a un prix défiant toutes concurrence et au bout de quelques jours les consommateurs friands marchaient comme s'ils pédalaient, leurs système articulaire fut bousillé surtout au genoux d’où le sobriquet bourekkeb, la condamnation fut a la hauteur des dégâts, folklorique Maroc, même dans les bêtises, si l'adepte de Bacchus n'a pas les moyens de ses beuveries qu'il se sèvre et pousse la porte du masjid

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