«La police de l’environnement a montré ses limites sur le terrain et son efficacité semble chimérique». Ahmed Benjelloun, expert en environnement, ne passe pas par quatre chemins pour remettre en question l’utilité de ce nouvel escadron de police. Libération, dans son édition du lundi 28 septembre 2015, revient sur la décision de stopper le projet de cette police de l’environnement. Et c'est Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN, qui a décidé de démanteler ces unités censées assurer le suivi des infractions environnementales, de mener des enquêtes et de présenter les contrevenants devant la justice. La brigade de l’environnement est constituée de 29 unités composées de 280 personnes opérant en milieu rural.
Mais, entre janvier et juillet 2014, seules 414 contraventions ont été dressées par ces brigades. Un résultat prévisible pour Ahmed Benjelloun, car «ces unités mises en place par le ministère de l’Intérieur (en 2013) en partenariat avec le ministère délégué chargé de l’Environnement étaient lâchées dans la nature avec de larges attributions mais sans véritable pouvoir». Le quotidien francophone explique en effet que ce corps de fonctionnaires était chargé de procéder successivement à des contrôles, inspections, recherches et investigations, ainsi qu’au constat des infractions et à leur verbalisation.
Ces fonctionnaires avaient également pour mission d’apporter un appui aux administrations concernées par l'application des dispositions de la protection de l'environnement. Un rôle pédagogique, à en croire les textes régissant le mode de fonctionnement. «A vrai dire, il s’agit d’une opération de marketing lancée en grande pompe mais qui s’est vite essoufflée», souligne une source du journal. D’autant que le ministère délégué chargé de l’Environnement «dispose déjà d’observatoires régionaux d’environnement dont la mission, entre autres, consiste à promouvoir la préservation de l’environnement au niveau local» rappelle la même source.
Cette structure administrative pose un autre problème, en l’occurrence celui de la coordination. «Il y a une multitude d’intervenants au niveau des contrôles et un manque de synchronisation entre les acteurs», fait ainsi remarquer l’expert interrogé par Libération. Et de conclure: «Nombre d’engagements étaient pris pour assurer le contrôle et la préservation de l’environnement mais il s’est avéré plus tard que ces promesses n’étaient que des effets d’annonce sans impact sur la réalité».