Un MRE qui cherchait à retarder l’heure du décollage de l’avion qu’il devait prendre pour revenir dans son pays d’accueil, la Belgique, risque de finir son séjour au Maroc derrière les barreaux d’une cellule de prison.
Le procureur du Roi près le tribunal de la Cour d’appel de Fès vient de présenter devant la Chambre criminelle près ce même tribunal cet individu, accusé d’avoir lancé une fausse alerte à la bombe, dont il avait prétendu qu’elle se trouvait à bord de l’appareil qu’il devait prendre.
Selon Assabah de ce mercredi 3 juillet, le représentant du parquet a décidé de poursuivre l’homme, âgé de 39 ans, pour «détournement d’avion» et «détérioration de biens appartenant à l’aviation civile».
Originaire de Taza, marié et père de plusieurs enfants, ce MRE a eu la mauvaise idée de contacter les services de l’aéroport Fès-Saïss pour les informer de la présence d’une prétendue bombe dans un avion qui s’apprêtait à décoller à destination de la Belgique.
L’appel téléphonique a mis l’ensemble des services concernés de l’aéroport en état d’alerte, le décollage programmé de l’appareil a été annulé pour permettre aux autorités de procéder à une fouille minutieuse à bord, pour finalement se rendre compte qu’il n’y avait là aucun engin explosif.
Une plainte a en conséquence été déposée auprès du parquet par la direction de l’aéroport pour «fausse déclaration», en raison des conséquences que ce retard a généré, notamment sur la programmation de ce vol à destination de la Belgique.
L’enquête ouverte par les services compétents a rapidement permis de révéler que l’objectif de cette fausse dénonciation devait en fait permettre à l’individu arrêté de rattraper le retard qu’il avait pris à l’embarquement.
Peu avant les faits, l’homme était entré en conflit avec l’un des employés de l’aéroport, ce qui l’a retardé dans sa procédure d’embarquement.
Pour rattraper son retard, il a alors fomenté ce plan, qui s’est finalement avéré funeste pour lui, puisqu’il a sciemment mobilisé, sur un mensonge, les services chargés de la sécurité dans cet aéroport.
L’enquête ayant été rapidement menée, le procureur du Roi en charge de ce dossier a donc décidé de déférer immédiatement cet individu devant la justice. La première audience de son procès pourrait même s’ouvrir dès le début de la semaine prochaine.
La direction de l’aéroport de Fès-Saïss, qui a porté plainte dans cette affaire judiciaire, devrait se porter partie civile.
Trois personnes, des voyageurs qui devaient prendre ce vol retardé à cause de cette fausse alerte à la bombe et qui se sont estimées lésées, devraient elles aussi témoigner à ce procès, dont le verdict risque de coûter cher à l’accusé.