Affaire du docteur Tazi: la clinique placée sur écoute avant les arrestations

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Revue de presseKiosque360. De nouvelles révélations indiquent que la clinique du docteur Tazi était placée sous écoute avant que les poursuites ne soient engagées, ce qui a permis aux enquêteurs d’amasser des preuves accablantes. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/05/2022 à 22h43

Nouvelles révélations dans l'affaire Tazi, le célèbre chirurgien-plasticien poursuivi avec sa femme et d’autres complices présumés pour traite d’êtres humains, escroquerie et falsification de documents. Selon des sources informées, son arrestation et sa poursuite ont été précédés par une enquête secrète, dont des écoutes téléphoniques. C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 6 mai.

D’après les mêmes sources, ces écoutes ont principalement concerné les appels entrants et sortants depuis la clinique du chirurgien, longtemps présenté comme le médecin des pauvres. C’est ce qui aurait permis d’identifier les complices présumés du docteur et de sa femme, et de découvrir le mode opératoire du détournement des dons destinés à financer les soins de malades dans le besoin.

D’après Assabah, les écoutes téléphoniques ont duré près de deux mois et demi, et ont été effectuées conformément aux dispositions de l’article 108 du Code de procédure pénale. C’est le premier président de la Cour d’appel de Casablanca qui a ordonné cette opération après avoir été saisi par le procureur près de la même Cour.

Toujours selon le journal, certains suspects ont tenté de nier les faits lorsqu’ils ont été entendus. Sauf qu’une fois confrontés aux preuves détenues par les enquêteurs, ils ont fini par avouer. Ce serait le cas de l’épouse du médecin, considérée jusque-là comme la principale suspecte dans cette affaire. Elle avait initialement nié réserver une partie des dons des mécènes à la complice qui jouait le rôle d’intermédiaires. Finalement, elle a reconnu, d’après Assabah, reverser dans un premier temps 10% des dons, puis 20% par la suite.

Par ailleurs, des accusés ont expliqué aux enquêteurs le stratagème qui permettait le détournement. Les factures gonflées incluaient en effet des médicaments non prescrits, ainsi qu’un surplus de nuitées que les malades ne passaient pas réellement dans la clinique. A cela s’ajoutait la réception de règlements en double dans certains cas, à travers la prise en charge des compagnies d’assurance qui, dans certains cas, venaient en surplus de ce que versaient les bienfaiteurs. C’est dire qu’un dispositif bien huilé était mis en place, mais qui fait encourir aujourd’hui au docteur, à son épouse et aux autres accusés, de lourdes peines de prison.

Par Fayza Senhaji
Le 05/05/2022 à 22h43