L’affaire défraie la chronique depuis plusieurs mois. La Brigade nationale de la police judiciaire a déféré, ce jeudi matin, deux leaders du PAM, ainsi que 23 autres accusés, devant le procureur général du Roi près le tribunal d’appel de Casablanca. Parmi eux figurent le président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, ainsi que le président du Conseil préfectoral de Casablanca et du club de football du WAC, Saïd Naciri.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 22 décembre, citant des sources sûres. Ces dernières ajoutent que l’ensemble des personnes concernées ont été emmenées devant le procureur après que leurs liens présumés avec un trafiquant de drogue ont été avérés. Ce dernier, explique Al Akhbar, originaire du Mali, est incarcéré depuis 2019. Il avait même dû être transféré dernièrement de la prison d’El Jadida vers la prison d’Oukacha de Casablanca, afin de simplifier l’enquête qu’a menée la BNPJ sur cette affaire.
Comme le rappelle la publication, c’est le parquet qui avait ordonné l’ouverture d’une enquête de la BNPJ sur cette affaire, après la publication, l’été dernier par des médias étrangers, de relations qu’entretiendraient les deux personnalités du PAM avec le trafiquant en question. En tout, ce sont une quarantaine de personnes qui ont été touchées par l’enquête, avant que 25 d’entre eux ne soient déférés devant le procureur. On ignore encore quelle décision prendra ce dernier à l’encontre des accusés. Mais d’ici là, on a déjà une idée sur les accusations portées contre le président de la Région de l’Oriental et celui du conseil préfectoral de Casablanca.
Comme l’explique Al Akhbar, lors de son audition, le trafiquant avait en effet accusé des personnalités de l’avoir spolié, après qu’il a été interpellé par la police marocaine. Depuis sa cellule, ajoute la même source, il avait rédigé plusieurs plaintes dans lesquelles il dénonçait la spoliation d’une de ses sociétés, d’un appartement et d’une villa lui appartenant, ainsi que de voitures de luxe. Le baron, qui purge une peine de 10 ans de prison, pointe du doigt des politiciens qu’il accuse d’avoir mis la main sur des biens valant des millions de dirhams. Lors de son audition, il a même cité les noms des personnes qu’il accuse, d’où leur intégration dans l’enquête menée par la BNPJ.