S'exprimant lors d'une conférence régionale dans le cadre de la 15e Campagne nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, Bassima Hakkaoui a relevé que l'éradication de ce fléau social est tributaire de la fédération des efforts de toutes les composantes de la société, dont les autorités, les élus locaux et la société civile.
Elle a en outre expliqué que la lutte contre ce phénomène et l'instauration d'une protection efficiente des femmes est une responsabilité commune qui nécessite des législations et la convergence entre les différents intervenants.
Dans ce contexte, la ministre a souligné que les conseils élus sont appelés à garantir les conditions maximales susceptibles de lutter contre ce phénomène, mettant en relief les efforts des autorités publiques, la gendarmerie royale, la sûreté nationale aux côtés du ministère de tutelle, pour éradiquer ce fléau des lieux publics.
Après avoir rappelé que le royaume dispose de centres d'écoute créés et disséminés dans plusieurs régions du Maroc afin de fournir l'information et les données exactes de la réalité de ce phénomène, Bassima Hakkaoui a noté que la Constitution marocaine met l'accent sur l'importance d'une coopération entre les autorités et les élus locaux pour lutter contre ce phénomène, exprimant la disposition du ministère à porter appui et soutenir toutes les questions intéressant les femmes et l'enfance.
Le wali de la région Marrakech-Safi, Abdelfettah Lebjioui, a exprimé, pour sa part, la forte adhésion du système local et territorial dans cette campagne à travers plusieurs initiatives et mesures de sensibilisation pour lutter contre la violence à l'égard des femmes dans les lieux publics, eu égard aux spécificités de la ville de Marrakech et son ouverture sur toutes les cultures et civilisations.
"Il faut s'intéresser à toutes les formes de violence à l'égard des femmes et non se limiter à la seule violence physique", a-t-il ajouté, notant que le Maroc a accompli de grands progrès dans ce domaine en comparaison avec plusieurs pays arabes.
Le président du conseil communal, Mohamed Larbi Belcaid, a relevé de son côté que la prolifération du phénomène de la violence à l'égard des femmes dans les sociétés arabes reste un indicateur du sous-développement de ces sociétés, soulignant que malgré tous les efforts déployés par le Maroc, la violence à l'égard des femmes, notamment dans les lieux publics reste malheureusement une réalité.
Après avoir mis l'accent sur certaines formes de violence apparues récemment dans les établissements scolaires, Belcaid a appelé toutes les composantes territoriales de Marrakech à consentir davantage d'efforts pour contenir ce fléau "odieux".
Des exposés ont été présentés à cette occasion, sur "l'approche du ministère de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social pour faire de l'espace territorial un lieu sans violence à l'égard des femmes", "l'adhésion du conseil de la ville de Marrakech dans l'initiative mondiale 'Des villes sûres et des espaces publics sûrs'", et "les rôles des acteurs locaux pour rendre les villes plus sûres en partant des lois encadrant".
Initiée cette année sous le thème "Tous contre la violence, dénoncez-la", en partenariat avec plusieurs acteurs locaux, des établissements de transport et des médias, la 15e Campagne nationale pour l'éradication de la violence à l'égard des femmes qui se poursuit jusqu'au 20 décembre, vise à approfondir le débat sur la violence à l'égard des femmes dans les lieux publics et l'élaboration de propositions et de plans d'actions régionaux pour lutter contre la violence à l'égard des femmes dans l'espace territorial.