Aménagement urbain: ce que le Mondial va changer dans nos villes

La maquette de l'un des stades prévus pour la Coupe du monde 2030.

Revue de presseEn prévision de la Coupe du Monde 2030, nos villes sont actuellement en pleine mutation. Cet événement agit comme un catalyseur et un accélérateur de développement, dont les bénéfices se poursuivront bien au-delà de la compétition. Une revue de presse de l’hebdomadaire Al Ayyam.

Le 11/04/2025 à 22h10

Après plusieurs tentatives infructueuses, le Maroc est désormais prêt à organiser le Mondial 2030. L’architecte Rachid Andaloussi explique dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayyam que l’organisation d’événements de cette envergure exige de répondre à un cahier des charges strict, notamment pour les villes hôtes en termes de logement décent, de transports, de santé et de culture. «Ce sont des critères fondamentaux: une ville ne peut être considérée comme prête si l’un d’eux fait défaut», a-t-il ajouté.

Le Maroc traverse une phase exceptionnelle et historique, marquée par des transformations urbanistiques profondes à venir. Selon l’architecte, les villes marocaines ont récemment progressé et se sont engagées dans une compétition positive, notamment grâce à la régionalisation avancée qui a facilité ces évolutions.

Il souligne également la quasi-disparition des bidonvilles et l’avancement des infrastructures de transport (autoroutes, TGV, transports urbains et interurbains). Les douze régions disposent aujourd’hui d’au moins un hôpital universitaire. En matière d’éducation et de formation, il existe de nombreuses grandes écoles et instituts, «à commencer par l’université Mohammed VI de Benguerir, qui a atteint un niveau d’excellence», sans oublier les théâtres et les bibliothèques.

Dans son entretien avec Al Ayyam, l’architecte affirme que ces avancées concrètes sont une source de fierté et incitent à intensifier les efforts sur cette voie, qu’il reconnaît longue et exigeante, nécessitant une persévérance accrue. Il insiste également sur la nécessité d’inclure le monde rural dans les projets de développement, le considérant comme fondamental et soulignant l’exode rural comme une conséquence directe de son état.

En résumé, note l’architecte, le secteur de l’urbanisme a été profondément perturbé pendant de nombreuses années. Les bidonvilles, caractérisés par des «conditions inhumaines» d’insalubrité et de chômage, étaient sources de problèmes sociaux. Cependant, des «opérations audacieuses» de relogement ont été menées rapidement et ont permis d’améliorer la situation.

L’architecte souligne cependant que le développement urbanistique ne suffit pas. Il est crucial de répondre également à d’autres besoins essentiels tels que les infrastructures sociales, éducatives, sanitaires, sportives et de loisirs. «Cela requiert une prise de conscience particulière de l’intérêt commun. Le développement urbanistique doit s’accompagner d’une éducation et d’un développement humain global».

Il est essentiel de former l’individu de demain pour qu’il soit responsable et actif dans son milieu. L’architecte nuance l’idée que le vandalisme détruit inévitablement les infrastructures modernes, arguant que des transports de haute qualité suscitent plutôt l’intérêt et le respect. Il contraste cela avec la dégradation logique de bus vétustes et inadaptés aux usagers.

Aussi, malgré l’engagement de divers secteurs, il est crucial d’avoir des points de convergence. «Ce point de convergence est la Coupe du monde et l’impact positif attendu sur l’image du Maroc à l’échelle mondiale». L’objectif est que tout le monde soit aligné dans une même direction. «Il y a trois ou quatre décennies, chacun suivait sa propre voie, mais aujourd’hui, il s’agit d’une vision unificatrice, non seulement autour du football, mais de l’image de notre pays dans le monde».

Aujourd’hui, le rythme des préparatifs s’accélère, et les cinq prochaines années seront «une période dorée dans l’histoire du Maroc». Les investissements et les efforts déployés dans le cadre des préparatifs «suscitent fierté et admiration».

Toutes les villes et villages marocains sont soumis à des plans d’aménagement qui respectent l’équilibre entre les constructions et les espaces verts. «Nous n’avons pas encore atteint le niveau souhaité, mais nous sommes sur la bonne voie, portés par une dynamique où le plus difficile est que tout le monde travaille dans le même sens. Nous apprenons par la pratique», dit-il.

En somme, conclut l’architecte, le Mondial de 2030 «est un catalyseur, et même un accélérateur. Néanmoins, la question du coût du Mondial se pose, car plusieurs pays, bien que dotés d’infrastructures solides, se sont retrouvés endettés». Pour le Maroc, assure-t-il, «il est important d’avoir atteint ce stade pour mettre à niveau notre pays, en termes d’infrastructures et d’équipements. Même si nous devons nous endetter, les acquis dans tous les domaines perdureront après le Mondial et le Maroc ouvrira un nouveau chapitre de son développement. L’essentiel est de continuer à travailler et à construire».

Par Amyne Asmlal
Le 11/04/2025 à 22h10

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