Depuis la suspension des cours le 16 mars courant pour cause de coronavirus, les propriétaires des écoles privées n’ont pas cessé de se manifester pour faire valoir leurs droits à l’indemnisation. Il y a quelques jours, la Ligue de l’enseignement privé a soulevé un tollé général quand elle a demandé à bénéficier du Fonds de solidarité dédié à la gestion du covid-19. Ayant reçu une fin de non-recevoir de la part de l’Etat, ces établissements se sont tournés vers les parents d’élèves, les sommant de payer les frais de scolarité. Au début aimables, leurs notifications se sont faites menaçantes.
Les messages précisent aux parents que la suspension des cours n’est pas assimilée à des vacances scolaires et qu’il est nécessaire de s’acquitter des frais de scolarité car l’établissement doit payer les salaires des enseignants et s’acquitter d’autres dépenses courantes. Certains établissements ont menacé de ne pas accepter les élèves qui ne règleraient pas les frais de scolarité avant la reprise normale des cours. Ils ont poussé le bouchon jusqu’à prévoir de leur interdire de passer leurs examens et de les priver de l’attestation nécessaire pour s’inscrire dans un autre établissement.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 28 mars, que ce chantage envers les élèves survient malgré la colère qu’avait suscitée le lobby de l’enseignement privé qui avait essayé d’exploiter la crise épidémiologique pour recevoir une subvention de l’Etat. Ce lobby avait adressé une lettre au chef du gouvernement dans laquelle il lui demandait la suspension des cotisations sociales, l’exonération de toute pénalité de retard et l’indemnisation totale ou partielle de leurs salariés dans le cas où leurs entreprises se trouveraient dans l’incapacité de verser leurs salaires.
Mieux encore les propriétaires de ces écoles ont demandé le report du paiement des impôts, voire leur annulation si les parents d’élèves s’abstiennent de régler les frais de scolarité. Les responsables des écoles justifient ces doléances par les conséquences néfastes que la suspension des cours va avoir sur leur trésorerie. Une situation, disent-ils, qui va les contraindre à ne pas respecter leurs engagements financiers envers leurs salariés et leurs créanciers, notamment les banques.