Quelques heures seulement nous séparent de la fin du mois de ramadan 1444 et de Aïd Al-Fitr. Autant d’heures qui restent encore pour verser la Zakat Al-Fitr, aumône obligatoire à chaque fin du mois sacré.
Cette année, le Conseil supérieur des Oulémas du Maroc a fixé son montant minimal à 20 dirhams par personne, soit la valeur monétaire de sa forme originelle, le boisseau prophétique (Saâ nabaoui), équivalant à 2,5 kg de céréales ou de farine.
Si depuis des années, les Marocains sont de plus en plus nombreux à préférer verser la Zakat Al-Fitr en espèces, il existe encore des puristes, fidèles à la tradition, qui maintiennent le paiement en nature. «Oui, il y a encore des gens qui achètent des céréales, la « Fatra », pour s’acquitter de leur Zakat. Vous savez, quand on a grandi avec une tradition, il est difficile de s’en défaire», affirme ce grossiste de céréales, rencontré par Le360 dans le marché de gros des céréales et légumineuses de Derb Soltane à Casablanca.
Pour autant, ces derniers défenseurs de la tradition se font de moins en moins nombreux, assure Aziz Wathiq, secrétaire général dudit marché de gros. «Comme vous pouvez le voir, l’engouement est plutôt faible pour l’achat de céréales en cette veille de Aïd Al-Fitr. Les gens préfèrent s’acquitter de la Zakat en espèces, parce que c’est plus pratique».
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Même son de cloche chez cet autre commerçant interrogé par Le360, qui confirme que «la majorité des gens ont renoncé au fil des ans à payer la Zakat en céréales. Ils préfèrent la verser en espèces aux nécessiteux». «C’est plus simple pour tout le monde. Même les personnes qui reçoivent la Zakat n’ont plus à revendre les céréales pour acheter ce dont ils ont besoin», argumente-t-il.
Cette femme croisée par Le360 fait justement partie de ces «convertis», qui ont récemment abandonné la manière traditionnelle pour céder aux aspects pratiques du paiement en espèces. «J’avais l’habitude de verser la Zakat en blé, conformément aux traditions en vigueur à une certaine époque. Mais les réalités sociales et économiques ont bien changé, et pour elle comme pour d’autres, «il est devenu plus simple et même plus efficace de donner de l’argent aux nécessiteux», conclut-elle.