L’arrivée des pluies fait craindre le retour d'un vieux cauchemar que les zones industrielles ont connu par le passé, à Tanger: l’infiltration des eaux dans les unités industrielles. C’est un problème récurrent. Cela n’est évidemment pas sans rappeler le drame survenu au début de l’année dans un atelier de confection sis dans un quartier résidentiel de la ville. Bref, les dernières pluies qui se sont abattues sur la ville ont, en effet, provoqué une forte infiltration des eaux dans, cette fois, plusieurs unités de production dans la zone industrielle de Gzenaya, à l’entrée Sud de la ville, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 4 novembre.
Cela s’est passé mardi dernier. Le quotidien ne précise pas s’il y a eu des dégâts et quelle en a été l’ampleur, mais il souligne que les activistes locaux se sont empressés de tout enregistrer et de diffuser les images sur les réseaux sociaux, dénonçant en même temps la situation de dégradation dans laquelle se trouvent les infrastructures dans la commune de Gzenaya, commune dont la zone industrielle du même nom abrite plusieurs centaines d’unités industrielles nationales et internationales.
Ces activistes des réseaux sociaux déplorent ainsi l’absence d’entretien du réseau d’assainissement et de la voirie qui nécessite une véritable mise à niveau. En effet, les rues et routes de cette commune nécessitant d'importants travaux de réfection, la saison estivale constitue à chaque fois un cauchemar, aussi bien pour les habitants que les unités industrielles qui y sont installées. A chaque pluie, les voies deviennent tout simplement impraticables, souligne le quotidien.
Pourtant, note Al Akhbar, la commune a bien connu le lancement d’un programme de mise à niveau pour une enveloppe globale de 650 millions de dirhams. Ce programme, étalé sur une période de deux années entre 2021 et 2022, devrait faire sortir la commune de la situation de marginalisation dans laquelle elle se trouve depuis deux décennies, avance le quotidien. Plusieurs départements ministériels et institutions publiques contribuent à la réalisation de ce programme, dont le délégataire de la gestion de la distribution de l’eau et d’électricité et de l’assainissement, qui participe avec des projets totalisant un investissement de plus de 90 millions de dirhams.
Notons qu’à Tanger, la saison des pluies a le plus souvent été marquée par des drames provoqués par les inondations. Dans la plupart des cas, il ne s’agit que de pertes matérielles. Le drame du début de cette année, unique par son ampleur, est encore très présent dans la mémoire des habitants de la ville. En février dernier, rappelons-le, un atelier de textile situé dans le sous-sol d'une villa, dans un quartier résidentiel, a été inondé suite à des pluies diluviennes qui se sont abattues en un temps record sur la ville. 24 employés ont trouvé la mort dans ce drame.