La volaille et les œufs, deux produits de grande consommation, ont été touchés à maintes reprises par l’inflation. Mais au cours des derniers jours, le prix de la volaille a baissé dans plusieurs marchés, notamment ceux de Casablanca. Au 15 février 2023, le poulet vivant se vendait aux alentours de 16 à 20 dirhams le kilogramme dans la région de Casablanca-Settat et entre 18 et 23 dirhams dans le Souss-Massa, tandis que dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, son prix se situait entre 20 et 25 dirhams. Avant cette baisse, le kilo valait jusqu’à 25 dirhams.
Pour ce qui est des œufs, leur prix reste quasi inchangé. Il se vendaient, au 15 février 2023, entre 1,7 et 2 dirhams l’unité dans la région de Casablanca et entre 1,3 et 1,5 dirham à Rabat-Salé-Kénitra. Dans le Souss-Massa, ce produit de large consommation s’écoulait entre 1,2 et 1,5 dirham.
Cependant, cette baisse des prix de la volaille est jugée «instable» par les professionnels. «Aujourd’hui, le prix de vente à la ferme se situe aux alentours de 12 dirhams, alors la volaille devrait se vendre à 15 dirhams le kilogramme à la ferme pour couvrir les coûts de production», explique Said Janah, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de poulet de chair, interrogé par Le360.
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«Cette baisse du prix n’est pas réelle et stable. En temps ordinaire, le prix de la volaille baisse si l’offre dépasse la demande ou si les prix des aliments de base d’élevage baissent. Or, ce n’est pas le cas, puisque le prix des matières premières est toujours en hausse», élabore notre interlocuteur, notant que «le prix de l’œuf reste inchangé».
La meilleure solution serait de «maîtriser et plafonner les prix de vente», selon Janah, qui espère une intervention des autorités compétentes afin de faire baisser les prix des aliments nécessaires à l’élevage de poulet.
Ce souhait ne semble pas être partagé par Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), qui explique qu’il s’agit «d’un secteur libre dont les prix sont fixés par la loi de l’offre et de la demande». Et concernant la baisse des prix enregistrée, celui-ci soutient qu’elle est due essentiellement à la baisse de la demande.
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Qu’en dit le ministère de l’Agriculture? Le département de Mohammed Sadiki assure que les prix baisseront dans les prochains jours. En effet, lors d’une réunion tenue hier mercredi avec la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), le ministre a souligné que les professionnels s’engagent avec les pouvoirs publics à «tout mettre en œuvre pour que les prix reviennent à des niveaux abordables pour les citoyens, particulièrement avant le mois de ramadan».
De son côté, le président de la FISA, Youssef Alaoui, a indiqué que la chaîne de production du secteur avicole est en «auto-suffisance», avec une capacité d’export des poussins vers l’Afrique. Le professionnel a cité également le fourrage, le maïs et le soja dont les prix ont augmenté de 50 à 80%, ce qui a entraîné une augmentation de 30% du coût de production.