La Chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Béni Mellal a condamné, jeudi, un chauffeur de taxi à deux ans de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams, en plus des frais de justice à sa charge. Cette condamnation, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 31 mars, fait suite à son inculpation pour «des chefs d’accusation liés à l’usurpation d’une fonction dont les conditions d’exercice sont fixées par l’autorité publique, outrage à des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions, et diffusion d’allégations et de faits mensongers dans l’intention de porter atteinte à la vie privée des personnes et de les diffamer, avec récidive».
Les services de sécurité avaient déféré l’accusé en état d’arrestation le 20 février dernier devant le parquet près le tribunal de première instance de Béni Mellal, après son interpellation par la police de Fkih Ben Salah, rappelle le quotidien.
L’accusé, poursuit Al Akhbar, faisait l’objet d’un avis de recherche émis par les services de sécurité provinciaux de Béni Mellal. Après son interrogatoire par le représentant du parquet, il a été décidé de le poursuivre en état de détention provisoire.
Le faux journaliste, incarcéré à la prison de la ville, est un récidiviste ayant été condamné en première instance à des peines de prison et à des amendes dans sept affaires au cours des douze derniers mois, toutes liées à la publication et à la diffusion d’allégations, d’informations et de faits mensongers qu’il savait être faux, sur les réseaux sociaux, ainsi qu’à l’usurpation d’une fonction réglementée par la loi et à l’outrage à un corps constitué, avec récidive.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme avaient auparavant déposé des plaintes auprès de la présidence du ministère public et du procureur général du roi près la Cour d’appel de Béni Mellal contre le prévenu. Elles avaient réclamé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les allégations et accusations graves qu’il avait publiées et diffusées, notamment contre le procureur du roi près le tribunal de première instance de Fkih Ben Salah qu’il accusait, entre autres, d’avoir tenté de tuer sa femme.
L’accusé utilisait également sa page personnelle sur Facebook «pour publier et diffuser des accusations, diffamer et porter atteinte à la vie privée d’autrui, visant des responsables, des élus, des acteurs associatifs, des médias et d’autres personnes, via des pages Facebook qu’il avait transformées en plateformes numériques de calomnies, d’insultes, de désinformation et de manipulation de l’opinion publique», écrit le quotidien.
«Il lançait des accusations gratuites et infondées contre toute personne qui refusait de céder à son chantage ou à ses menaces», ce qui avait conduit au dépôt de plusieurs plaintes devant la justice. Certaines d’entre elles ont abouti à sa condamnation en première instance à des peines de prison et à des amendes, tandis que d’autres affaires sont encore en cours devant les tribunaux.
Selon le quotidien, des acteurs médiatiques ont exprimé leur soulagement à la suite de cette arrestation, estimant que l’individu en question n’avait aucun lien avec le journalisme ni avec les médias. Selon le journal, «Il usurpait cette fonction en exploitant certaines accréditations journalistiques pour prétendre à un statut réglementé par la loi, avec ses normes professionnelles et ses codes éthiques».
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