C’est une affaire qui risque de faire grand bruit durant les prochains mois. Le Procureur général près la Cour d’appel de Casablanca vient de confier à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) une enquête sur un lotissement anarchique, abritant de luxueuses villas et aménagé sur l’une des plages relevant de la commune de Bouznika. En effet, ces bâtiments ont été construits sur un foncier faisant partie du domaine public maritime, rapporte Al Akhbar dans son édition du lundi 23 janvier. Le quotidien ajoute que l’enquête a été lancée suite à une plainte déposée par des conseillers communaux qui ont appelé le parquet à enquêter sur ce lotissement. Selon eux, ce dernier n’aurait jamais dû sortir de terre, en raison du statut juridique du foncier sur lequel il se trouve.
Comme l’explique le quotidien, les éléments de la BNPJ ont déjà entendu les conseillers en question et poursuivent leurs investigations. En attendant d’en connaître les conclusions, le journal nous apprend que la plainte déposée dans ce dossier appelle à une enquête sur ce lotissement aménagé près d’une plage de la zone sud de Bouznika. Il a été réparti en plusieurs lots de terrain dédiés à la construction de luxueuses villas, dont plusieurs sont déjà achevée. Elles appartiendraient, selon la même source, à certains privilégiés, comme d’anciens parlementaires ou d’anciens responsables, dont certains ont préféré se cacher derrière des membres de leur famille, aux noms desquels ont été enregistrés les biens.
Dans leurs plaintes, les conseillers communaux se posent la question de savoir comment un lotissement pareil a pu être autorisé sur un terrain appartenant au domaine public maritime, et comment les propriétaires des terrains ont pu obtenir les autorisations et autres documents nécessaires pour construire ces villas. C’est ce à quoi devra répondre l’enquête de la BNPJ. Mais, en attendant, on sait déjà que, au sein même du gouvernement, le dossier est pris au sérieux. Comme l’écrit Al Akhbar, la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a reconnu une spoliation présumée de ce foncier, en réponse à une question écrite qui lui a été posée par des parlementaires. Elle a expliqué que le foncier en question s’étendait sur 40 hectares appartenant à l’État et sur lesquels ont été édifiés 520 bâtiments. La ministre a, en outre, dénoncé les autorisations délivrées par la commune, sans se référer au véritable propriétaire du terrain, à savoir l’État. Pire encore, la commune a bénéficié des redevances payées par les habitants de ces villas, une opération à laquelle les services du ministère ont mis un terme à cause de son illégalité.