Les ophtalmologistes marocains expriment leur colère face à la prolifération de campagnes de chirurgie de la cataracte, prétendument humanitaires, organisées par certaines associations en collaboration avec des médecins et cliniques privées. «Ces pratiques, contraires aux normes éthiques et médicales, mettent en péril la santé visuelle des patients marocains et menacent gravement la pérennité des fonds de l’AMO», alerte le Syndicat national des ophtalmologistes libéraux du Maroc (SNOLM) dans un communiqué.
Ces campagnes sont qualifiées d’illégales et dangereuses. Selon le syndicat, elles reposent sur un recrutement massif de patients réalisé par des rabatteurs opérant en dehors de tout cadre médical. «Ces recruteurs, souvent non qualifiés, identifient les patients dans des lieux publics -cafés, domiciles ou réseaux sociaux- et les transportent ensuite en masse, souvent dans des conditions indignes, vers des cliniques où les interventions sont menées à la hâte, sans respect des normes médicales ni suivi postopératoire adéquat», expliquent les ophtalmologistes.
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Outre les conditions précaires dans lesquelles ces opérations sont réalisées, ces campagnes reposeraient sur un détournement des données personnelles. Les cartes d’identité ou les numéros d’adhésion à l’AMO seraient collectés dans l’irrespect des règles de confidentialité. Le SNOLM accuse également les responsables de ces campagnes de soumettre des demandes de prise en charge frauduleuses à l’AMO, portant sur des actes non réalisés ou injustifiés. Cette exploitation abusive des fonds publics fragilise un système conçu pour garantir une couverture équitable et durable. «Ces pratiques compromettent la vision du roi Mohammed VI pour une couverture sanitaire généralisée», déplore le syndicat.
Des conséquences graves pour les patients
Les ophtalmologistes rapportent une recrudescence de complications graves liées à ces interventions bâclées: infections sévères, séquelles irréversibles, et dans certains cas, une perte totale de la vision. Ces issues dramatiques sont attribuées à l’absence d’examens préopératoires rigoureux et à des soins postopératoires inadéquats. Ces campagnes illégales constituent ainsi une atteinte majeure à la santé visuelle des Marocains, avec des conséquences sanitaires, économiques et éthiques considérables.
Face à cette situation alarmante, les ophtalmologistes exhortent les autorités à intervenir rapidement. Ils réclament une enquête approfondie pour identifier les responsables et des sanctions exemplaires à l’encontre des associations, cliniques et médecins impliqués. Enfin, ils rappellent que la chirurgie de la cataracte, comme toute intervention médicale, doit se conformer à des standards rigoureux pour garantir la sécurité et le bien-être des patients.
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