Le cannabis marocain, produit après la promulgation de la loi 13-21, s’est frayé, en toute légalité, son chemin vers les marchés européens et du reste du monde. Ainsi, écrit le quotidien Assabah dans son numéro du jeudi 27 février, «dans une démarche sans précédent, la Suisse vient d’enregistrer une importation légale de cannabis marocain, dans le cadre de la nouvelle légalisation marocaine».
Ainsi, explique le quotidien, «une entreprise suisse spécialisée dans le cannabis médical a annoncé avoir importé ce produit provenant d’un producteur marocain officiellement autorisé, conformément aux législations en vigueur dans les deux pays». La cargaison du cannabis, poursuit Assabah, est arrivée à l’aéroport de Genève, d’où elle sera réexportée vers l’Australie, le Royaume-Uni et d’autres marchés internationaux. La directrice générale de l’entreprise, dont les propos ont été rapportés par le quotidien, a qualifié cette étape de «tournant majeur, marquant le passage de l’industrie du cannabis au Maroc d’un secteur informel à un marché légal et régulé».
Cette opération d’exportation de cannabis intervient, rappelle le quotidien, dans le contexte de la légalisation adoptée par le Maroc via la loi 13.21, promulguée en 2021. Cette loi vise à encadrer la culture de cette plante à des fins médicales et industrielles, en accordant des licences aux agriculteurs et aux entreprises. Ce texte, note Assabah, «contribue à réduire les activités illégales relatives à cette plante, tout en intégrant les petits agriculteurs dans l’économie formelle, notamment dans les régions du Nord, historiquement connues comme zones de culture du cannabis».
Le Maroc, indique le quotidien, cherche à tirer parti d’une demande mondiale croissante sur le cannabis médical, en s’appuyant sur la qualité de sa production, l’expertise et le savoir-faire de longue date de ses agriculteurs et surtout sa proximité géographique avec les marchés européens. Grâce à ce cadre légal, le secteur devrait générer des bénéfices économiques tangibles, que ce soit en améliorant les conditions des agriculteurs, en attirant des investissements étrangers ou en renforçant la position du Maroc comme un acteur clé dans l’approvisionnement mondial en cannabis médical.
Le Maroc ambitionne, ainsi, de générer entre 4 et 6 milliards de dollars par an d’ici 2028 grâce à l’exportation de produits médicaux dérivés du cannabis, principalement vers le marché européen. Pour ce faire, il mise sur plusieurs atouts, notamment sa proximité géographique et des conditions climatiques favorables.
Selon des chiffres officiels du ministère de l’Intérieur relatifs à l’économie légale du cannabis, un agriculteur pourrait réaliser des revenus net annuels d’environ 110.000 dirhams par hectare, soit au moins 40% de plus par rapport à ce qu’il gagnait dans la culture illégale. Avant la légalisation de cette activité, l’agriculteur, soumis aux diktat des trafiquants de drogue, vendait sa récolte à des prix très bas, note le quotidien qui précise que plus de 60.000 familles dans les régions du Nord dépendaient de la culture du cannabis, la plupart exploitant des superficies inférieures à un hectare.
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